La clé de répartition du sport d’élite
Swiss Olympic évalue régulièrement les différentes fédérations sportives du pays. En jeu: la clef de répartition des 14,28 millions annuels de subventions.
L’organisation faîtière du sport suisse a récemment changé ses règles de calcul. Les explications du directeur de l’organisme Marco Blatter.
Dans les faits, Swiss Olympic classe désormais les sports en quatre catégories (ou divisions) en fonction de quatre critères principaux: les résultats des sportifs dans les grandes compétitions internationales, le travail en faveur de la relève, l’importance du sport concerné sur le plan international et national et le travail administratif.
Près de 75% de la somme totale allouée aux fédérations va aux sports des catégories 1 et 2. Le reste est réparti entre les 3e et 4e divisions.
Marco Blatter, directeur de Swiss Olympic revient sur ces nouvelles bases de calcul et sur l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions.
swissinfo: Marco Blatter, pourquoi Swiss Olympic a-t-il décidé de changer son évaluation des différentes fédérations sportives au début de ce mois?
Marco Blatter: Après chaque manifestation olympique, nous procédons à une réévaluation des fédérations membres pratiquant un sport de haut niveau sur le plan international.
Le changement principal par rapport aux évaluations précédentes est que nous tenons désormais compte dans une plus grande mesure du travail que les fédérations accomplissent avec leur secteur de la relève.
swissinfo: les autres critères principaux sont les résultats des sportifs dans les grandes compétitions internationales, l’importance du sport concerné sur le plan international et national et le travail administratif. Pourquoi ne pas tenir compte de l’audience?
M.B.: Lorsque l’on évoque l’audience, il faut savoir de quoi on parle. En ce sens, l’exemple de l’athlétisme est révélateur. Les deux rendez-vous d’Athletissima et de la Weltklasse sont très populaires et retransmis en direct par 21 chaînes de télévision et de nombreuses stations de radio dans le monde.
Mais il faut bien se rendre compte que la couverture médiatique dont ils bénéficient est due aux nombreuses vedettes internationales qui sont présentes à Lausanne et à Zurich, et non aux exploits des athlètes suisses. Vous comprenez donc mieux pourquoi nous ne pouvons pas tenir compte de ce critère.
swissinfo: Vous évoquer l’athlétisme… cela tombe bien, car cette fédération vous accuse de la prétériter avec votre nouvelle base de calcul?
M.B.: Il faut faire la différence entre le niveau opérationnel de la fédération, qui comprend tout à fait le déclassement de l’athlétisme, et le mépris total de président de cette fédération pour notre organisation.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que nos contributions sont des montants subsidiaires. Le barème que nous appliquons n’indique pas une somme que Swiss olympic s’engage à allouer mais un pourcentage relatif à l’engagement financier des fédérations elles-mêmes.
De plus, d’autres prestations comme la médecine du sport, l’accès au conseil en nourriture ou psychologique ne sont pas liées au classement des fédérations mais aux résultats des athlètes pris individuellement. Un athlète classé dont la fédération est mal classée, mais qui a réussi de très bons résultats, aura droit à ces prestations.
swissinfo: Allez-vous réévaluer les sports d’hiver après les Jeux olympiques de Turin 2006?
M.B.: Bien sûr. Le nombre de fédération par catégorie n’est pas défini. Il peut y en avoir plus ou moins. Cela dépend uniquement du nombre points qu’elles obtiennent en fonction de nos critères de calcul.
Interview swissinfo: Mathias Froidevaux
La somme allouée directement par Swiss Olympic et la commission du Sport-Toto aux diverses fédérations sportives du pays en 2003 est de 14,28 millions de francs (20,47 millions avec subventions fédérales).
75% de la somme totale allouée va aux sports classés dans les catégories 1 et 2.
Tous les quatre ans, après l’évaluation des résultats obtenus lors des Jeux olympiques, Swiss Olympic effectue une nouvelle classification des disciplines sportives.
– Concrètement, Swiss Olympic a classé les sports en quatre catégories qui déterminent la répartition de l’argent qu’elle alloue annuellement aux fédérations.
– Par rapport à l’ancien classement, six disciplines ont été promues dans une des deux premières divisions (beach-volley, gymnastique artistique masculine, triathlon, course d’orientation, cyclisme sur piste et escalade).
– Athlétisme, natation et canoë font les frais de la nouvelle base de calcul et sont rétrogradés dans des catégories inférieures.
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