La grande criminalité épargne la Suisse
La Suisse reste un pays épargné par les activités criminelles et terroristes de grande ampleur.
Mais, l’an dernier, la police fédérale a pu observer une hausse importante de la criminalité générale, notamment juvénile.
Dans son rapport 2002 sur la sécurité intérieure de la Suisse, l’Office fédéral de la police (OFP) ne cache pas son inquiétude face à l’évolution de la criminalité générale.
Pour quasiment tous les délits contre la vie et l’intégrité corporelle, une hausse des dénonciations a été observée. La montée de la violence juvénile est devenue flagrante ces derniers mois.
Ce phénomène était déjà apparu en 2002 dans le cadre de manifestations ainsi que dans les milieux de hooligans ou lors d’actes de vandalisme.
Le nombre d’incidents liés à l’extrême droite, environ 120, est quant à lui resté stable. Cette mouvance regroupe près d’un millier de partisans en Suisse.
A plusieurs reprises, des heurts ont opposé l’an dernier des skinheads à des jeunes étrangers ou à des extrémistes de gauche.
Hooliganisme en hausse
La violence dans les stades de football et de hockey sur glace a «parfois atteint une ampleur inquiétante», selon l’OFP.
Cette augmentation est jugée «préoccupante». Les hooligans utilisent des pierres, des instruments contondants et des feux d’artifices, «admettant implicitement de blesser grièvement des personnes».
De plus en plus souvent, les idées d’extrême droite sont reprises par les milieux du hooliganisme.
«Il convient d’observer soigneusement l’évolution de ces deux tendances», note l’OFP, qui souligne que les instruments de lutte contre le hooliganisme «font en partie défaut».
Une banque de donnée serait «judicieuse», notamment dans la perspective de l’Euro 2008 de football.
Arrestation d’extrémistes
Côté terrorisme, les deux groupes italien Brigades rouges et basque Euskadi ta Askatasuna (ETA) sont toujours actifs, souligne l’Office fédéral de la police.
Pour lutter contre la menace émanant de ces mouvements, la Suisse a arrêté en mars 2002 le brigadiste présumé Nicola Bortone et l’activiste allemande de l’ETA Gabriele Kanze, qu’elle a ensuite extradés.
Concernant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le rapport affirme que, selon l’état actuel des enquêtes, la Suisse n’a pas joué un très grand rôle dans leur préparation que ce soit sur le plan logistique ou financier.
«Il n’en demeure pas moins que certaines personnes vivant en Suisse ont des contacts, présumés ou avérés, avec des organisations terroristes», écrit l’OFP.
Le gouvernement a, pour sa part, mis en chantier une série de révisions de la législation en cours afin d’améliorer et durcir la lutte contre le terrorisme international.
Le crime organisé transnational représente lui aussi une menace sérieuse, note l’OFP. Des groupes et des individus continuent d’être actifs en Suisse dans le trafic de stupéfiants, la traite d’êtres humains et le blanchiment d’argent.
Selon l’OFP, la Suisse est assez fortement touchée par ce phénomène et compte parmi les principales zones d’action des groupes criminels d’Europe du sud.
swissinfo et les agences
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