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La même volonté de boucler rapidement les bilatérales

Pascal Couchepin a rencontré Silvio Berlusconi mardi à Rome. Keystone

L'Italie souhaite conclure les bilatérales bis CH-UE durant son semestre à la tête de l'Union européenne.

Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi l’a confirmé, mardi à Rome, au Président de la Confédération Pascal Couchepin.

«Le fait de conclure les bilatérales bis constituerait un saut de qualité qui permettrait de dépasser la coopération purement économique», a souligné Pascal Couchepin après sa rencontre avec le président du Conseil italien Silvio Berlusconi au Palais Chigi.

Le Président de la Confédération n’était pas à Rome dans l’espoir d’obtenir un résultat concret, mais plutôt pour sonder la volonté politique de la présidence italienne de l’Union européenne (UE).

«En ce sens-là, je suis satisfait, a déclaré à swissinfo Pascal Couchepin. Silvio Berlusconi a répondu positivement à notre demande d’impulsion politique. La phase de négociations est pratiquement terminée. Ce qu’il faut maintenant, c’est la volonté politique.»

Le problème des accords de Schengen

Un inventaire des problèmes techniques restants concernant la fraude douanière et les accords de Schengen doit être établi, a précisé le président de la Confédération. La Suisse devrait rencontrer une nouvelle fois la présidence italienne en septembre.

Les négociations butent essentiellement sur les accords de Schengen, qui fixent les modalités de la coopération judiciaire entre Etats signataires.

La Suisse redoute que l’entraide judiciaire prévue par l’accord pour lutter contre la fraude fiscale ne nuise à son secret bancaire.

Double imposition

Pascal Couchepin a par ailleurs demandé que l’Italie retire d’une liste noire les entreprises italiennes ayant une représentation en Suisse et accusées, selon la législation italienne sur la double imposition, de profiter indûment des conditions fiscales favorables en Suisse.

«Les temps sont mûrs pour cela», a répondu le président du Conseil italien.

Politique de la drogue

Au niveau bilatéral, les deux hommes ont également abordé la problématique de la drogue, que leurs pays respectifs traitent différemment: alors que l’Italie prépare un durcissement de sa législation, la Suisse se dirige plutôt vers un adoucissement.

«Malgré les politiques différentes, ni les Suisses ni les Italiens n’aiment la drogue», a déclaré le Président de la Confédération.

Interrogé par des journalistes italiens, il a précisé que la politique de la Suisse passait par la décriminalisation. «Des lois qui ne sont pas appliquées ne servent à rien. Il s’agit de contrôler le marché de la drogue sans toutefois en faire un monopole d’Etat», a-t-il ajouté.

Les questions de drogue ont également été au menu lors de la rencontre de Pascal Couchepin avec le vice-président du Conseil italien, Gianfranco Fini.

Biens culturels: accord en vue

Pascal Couchepin et Silvio Berlusconi ont par ailleurs décidé de signer un accord italo-suisse permettant le rapatriement des biens culturels.

Cette entente intervient alors que le parlement suisse a décidé, lors de sa session de juin, qu’un Etat pillé pourrait exiger la restitution de ses biens durant 30 ans.

swissinfo et les agences

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