La population s’en prend à la cybercriminalité
Les Suisses se montrent très coopératifs dans la lutte contre la criminalité sur Internet. Le Service de coordination de la Confédération a reçu 500 annonces de contenus suspects par mois.
Jusqu’à juillet, 41 cas ont été transmis aux cantons. La majorité touchent à la pédophilie.
Depuis le début de l’année, la population suisse peut annoncer les cas de criminalité qu’elle pense rencontrer sur Internet.
Et, depuis lors, le nouveau Service de coordination de la lutte contre la criminalité sur Internet (SCOCI) a reçu 3600 annonces de soupçon.
Ce chiffre est nettement supérieur aux prévisions, indique vendredi l’Office fédéral de la police (fedpol.ch).
«Les annonces sont le plus souvent de bonne qualité, indique le responsable du SCOCI. Les gens qui s’adressent à nous sont des utilisateurs avisés».
Pour Philipp Kronig, l’attitude des informateurs n’est pas morale. Elle tient plutôt du devoir citoyen et de la volonté de veiller à la «propreté» d’internet.
Pornographie enfantine
Toujours selon Philipp Kronig, le volume des cas suspects transmis au SCOCI s’explique avant tout par la forte densité d’ordinateurs observée en Suisse.
Au total, 500 cas douteux sont signalés chaque mois. La moitié des communications porte sur un contenu à caractère pornographique et 50% de cette moitié à trait à de la pornographie dure.
D’autres faits ont été signalés. Ils relèvent du multipostage d’e-mails (spam), de tentatives d’escroquerie, de contenus racistes ou déshonorants et de violations du droit d’auteur.
Selon l’Office fédéral de la police, 36 des 41 cas transmis aux autorités d’enquêtes cantonales concernaient la pornographie enfantine.
Depuis avril, la cellule met d’ailleurs l’accent sur la diffusion de ce genre de cas, précise l’office. Dans ce domaine, 26 cas de soupçons liés à la Suisse ont été constatés. Mais 9 annonces sur 10 se rapportent à des faits sans lien avec la Suisse.
Huit professionnels
Le SCOCI ne travaille pas les mains vides. Il emploie huit experts – policiers, techniciens de réseau, spécialistes des protocoles Internet et de la sécurité des informations, juristes et analystes criminels.
Ces professionnels recherchent les indices sur Internet, vérifient si le cas a un lien avec la Suisse avant de le transmettre aux juges d’instruction cantonaux ou fédéraux.
Pour rappel, la cellule est née à l’initiative des commandants des polices cantonales. Son budget annuel se monte à 1,3 million de francs, assumés par la Confédération (pour un tiers) et les cantons. Seul le canton de Zurich ne participe pas à son financement.
swissinfo et les agences
Entre janvier et août, 3600 annonces ont été enregistrées.
La moitié touche à la pornographie.
41 cas ont été transmis aux cantons.
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