La relève, un «poumon» dont il faut prendre soin
La razzia helvétique réalisée aux Mondiaux de Crans-Montana en 1987 - 14 médailles sur 30 - a joué un bien mauvais tour au ski suisse.
Se croyant intouchables, les dirigeants ont négligé la relève. Ils tentent désormais de rattraper le temps perdu.
«Rien ne sert de courir, il faut partir à temps». La poitrine gonflée et la tête dans les nuages durant les heures de gloire du ski suisse des années quatre-vingt, les responsables de la fédération nationale ont «oublié» l’adage de Lafontaine.
Mal leur en a pris! En négligeant la relève et en accumulant les incohérences ils ont tari le réservoir qui avait fait leur succès. Une faute que les Autrichiens, par exemple, n’ont pas commise.
Coté suisse, sans la présence miracle de quelques champions d’exception la déroute aurait même pu être totale.
Didier Bonvin à la rescousse
Il y a deux ans, un virage important a été pris. De nouveaux acteurs ont été appelés à la rescousse afin de remédier définitivement au problème. Parmi eux, Didier Bonvin, un ancien de la «maison-suisse» passé directeur des équipes de France alpines durant six ans.
Aujourd’hui, le Valaisan tire un premier bilan du travail accompli. «On ne peut pas passer de l’amateurisme au professionnalisme en une ou deux années, explique-t-il. C’est un travail de longue haleine. Nous avons commencé par les structures et les entraîneurs.»
Depuis son arrivée, Didier Bonvin s’est attelé à parcourir le pays, les clubs et les écoles. Pour expliquer, conseiller et convaincre.
Certaines régions sont plus réceptives que d’autres mais à tous les niveaux les responsables commencent à prendre conscience du travail à effectuer.
Aujourd’hui la relève se compose de quarante athlètes répartis sur toutes les classes juniors. Un chiffre plus élevé que lors des dernières années et équitablement divisé entre filles et garçons.
«Nous sommes sur le bon chemin, note Didier Bonvin. Il y a plusieurs athlètes qui travaillent bien et qui auront sûrement leur chance un jour. De là à dire que se sont de futurs champions du monde ou champions olympique, il y a un pas qu’il est impossible de franchir à l’heure actuelle.»
A noter que les Championnats du monde juniors auront lieu en mars 2003 sur les pistes de la station française de Serre-Chevalier.
swissinfo/Mathias Froidevaux
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