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La Suisse à la pointe de la lutte antidopage

Les contrôles et la recherche font partie des éléments essentiels de la lutte contre le dopage. Keystone

Sur le pied de guerre depuis quatre ans, les milieux suisses de la lutte antidopage ont accompli un travail de titan.

De fait, les moyens mis en oeuvre correspondent déjà en grande partie au «Code mondial» de l’AMA accepté mercredi à Copenhague.

«La Suisse est à jour avec ses lois et avec son statut antidopage», s’est réjoui vendredi Hans Keller en présence des principaux acteurs de lutte antidopage à la maison des sports de Berne.

Représentant officiel de la Suisse à la récente Conférence mondiale sur le dopage de Copenhague mise sur pied par l’Agence mondiale antidopage (AMA), le directeur de l’Office fédéral du sport a le sourire.

Il a en effet pu se rendre compte au Danemark que le travail effectué depuis quatre ans par Swiss olympic et l’Office fédéral des sports porte ses fruits.

Quelques adaptations

Il faut dire que la Suisse fait autorité au sein des fédérations sportives internationales et des 80 Etats ayant adopté mercredi la «résolution» approuvant de manière informelle le Code mondial antidopage.

Mise en place après les funestes événements du tour de France 1998, la philosophie de la Suisse pourrait même servir d’exemple. Elle repose sur les trois piliers du contrôle et des sanctions, de la prévention et de la recherche.

Certes, plusieurs adaptations seront encore nécessaires – comme par exemple la création d’une agence nationale antidopage – pour répondre aux futures exigences de qualité de l’AMA.

Mais les nouvelles dispositions légales antidopage adoptées par le Parlement en décembre 2000 et la création, par Swiss olympic, d’une Chambre disciplinaire responsable des sanctions sont des outils très performants.

«Toutes les fédérations sportives suisses ont accepté notre manière de procéder. Nous travaillons main dans la main et en toute transparence avec elles», explique Walter Kägi, président de Swiss olympic.

De toute manière, les athlètes incriminés et condamnés en première instance peuvent faire recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS).

Le chemin est encore long

Pour peu, la vague d’euphorie générée par le flot des déclarations d’intention de Copenhague pourrait laisser supposer que la bataille contre le fléau du dopage est en passe d’être gagnée. Or, le chemin est encore long.

A Copenhague, l’AMA a ainsi dû céder face aux pressions des fédérations sportives qui refusaient toute uniformisation et automaticité des sanctions.

Les Etats n’ont, quant à eux, pu que déplorer leur impuissance à contraindre des ligues sportives professionnelles indépendantes à adhérer à un futur Code.

Et malgré leur amélioration, les analyses scientifiques de contrôle pratiquées auprès des athlètes ne garantissent pas une détection fiable à 100% du dopage.

«On joue un peu à l’élastique», analyse Martial Saugy, le directeur du laboratoire de lutte antidopage de Lausanne associé à la démarche.

«Puisque l’EPO est désormais détectable, il n’est pas possible d’exclure que certains athlètes tentent de tricher et d’améliorer leurs performances par l’intermédiaire de manipulations génétiques.»

Une nouvelle menace face à laquelle la science n’est pas prête de trouver des réponses.

swissinfo, Mathias Froidevaux

En 2003, le budget annuel de l’Agence mondiale antidopage est de 21 millions de dollars
La Suisse participe à hauteur de 170 000 francs par an au financement de l’AMA
80 Etats, dont la Suisse, ont promis de signer un futur Code mondial antidopage

– Réunis durant trois jours à Copenhague dans le cadre d’une Conférence mondiale sur le dopage, les plus grandes fédérations sportives et 80 gouvernements du monde entier ont adopté mercredi dernier une «résolution» approuvant de manière informelle le Code mondial antidopage

– Ce code vise à harmoniser les règlements et les procédures antidopage dans tous les sports et dans tous les pays

– Les instances sportives internationales devront confirmer leur déclaration d’intention en signant une déclaration formelle et en entreprenant la mise en œuvre du Code avant le début des Jeux olympiques d’Athènes de 2004

– Les pouvoirs publics ont quant à elles jusqu’au Jeux olympiques d’hiver de 2006

– L’uniformité et l’automaticité des sanctions en cas de dopage restent cependant encore problématiques, tout comme l’immunité des ligues professionnelles nord-américaines indépendantes (NBA, NHL, etc.)

– Depuis quatre ans, Swiss olympic et l’Office fédéral de sport redoublent d’effort pour permettre à la Suisse de lutter efficacement contre le fléau du dopage dans le sport

– En décembre 2000, le Parlement a adopté de nouvelles dispositions antidopage dans le cadre de la révision de la «loi fédérale encourageant la gymnastique et le sport»

– Le Parlement devrait donner son accord pour que la Suisse ratifie le Code mondial antidopage d’ici au Jeux olympiques d’Athènes

– Aujourd’hui, la Suisse se trouve à la pointe de la lutte antidopage et continue le grand chantier débuté après le Tour de France 1998 afin de correspondre au mieux aux standards internationaux

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