La Suisse bat la Grèce et peut rêver d’Afrique du Sud
Alex Frei et ses coéquipiers ont remporté mercredi le match le plus difficile du groupe 2 en Grèce (2-1). L'équipe de Suisse est de nouveau dans la course à la qualification pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud.
L’entraineur de l’équipe de Grèce Otto Rehagel avait pourtant prévenu ses joueurs: attention à cette équipe de Suisse, qui se présente en Grèce «comme un tigre blessé». Au Stade du Pirée, le tigre, à l’agonie après sa défaite face au Luxembourg il y a un mois, a rugi de bonheur. Le bonheur d’une victoire au caractère extraordinaire.
Quatre jours après un succès essentiel, obtenu dans la douleur face à la Lettonie (2-1), la «Nati» a cette fois livré une performance de toute grande classe. Contre une équipe qui n’avait pas encore encaissé le moindre but dans ces matches de qualification, Alex Frei et Blaise Nkufo ont frappé par deux fois les esprits grecs. Peu avant la pause pour la réussite de Frei et dix minutes après l’égalisation grecque pour celle de Blaise Nkufo.
Deux buts à la valeur inestimable, tant ce succès était attendu depuis longtemps par tous les supporters de la «Nati». Depuis le Mondial 2006, la Suisse était à la recherche d’un match-référence comme celui-ci. Pour Ottmar Hitzfeld, qui a repris les rênes de l’équipe cet été, la satisfaction était évidement perceptible au terme de la rencontre: «Je tiens à féliciter mes joueurs. Discipline tactique, concentration, gros moral et solidarité nous ont permis de réaliser cette énorme performance».
Un début de match bien maîtrisé
L’équipe de Suisse a d’emblée pris les devants face à des Grecs étonnement passifs en début de match. Libérés de la pression qui pesait sur leurs épaules lors de la rencontre face à la Lettonie il y a 4 jours, les protégés d’Ottmar Hitzfeld ont livré une première mi-temps très convaincante.
Moins de déchet technique, davantage de mobilité, espaces sur les côtés utilisés judicieusement, notamment à droite avec la paire Lichtsteiner-Behrami: c’est logiquement que Tranquillo Barnetta et ses coéquipiers se montraient les premiers dangereux.
Le no7 de la «Nati» sonnait d’ailleurs la première charge à la 6e. Son tir puissant était dévié involontairement de la main par le défenseur grec Saitaridis. L’arbitre refusait de siffler penalty, mais ce n’était que partie remise.
Quelques minutes plus tard, Alex Frei mettait une nouvelle fois à contribution le gardien grec sur un tir puissant décoché à l’orée de la surface de réparation.
Un scénario idéal
A la demi-heure, Barnetta, très incertain avant la rencontre en raison d’une contracture à la cuisse, était contraint de céder sa place à Gelson Fernandes. Dans les minutes suivantes, les Suisses se faisaient quelques frayeurs à la suite d’erreurs individuelles qui auraient pu coûter cher si elles avaient été mieux exploitées par les Grecs.
Et c’est là que survint le premier tournant du match. Behrami parvenait à s’infiltrer dans la surface de réparation et était stoppé fautivement par deux défenseurs grecs. Pénalty pour la «Nati», qu’Alex Frei transformait de manière magistrale (42e). Un à zéro à la mi-temps. Le scénario idéal et un rêve sud-africain qui devenait à nouveau réalité pour Ottmar Hitzfeld et ses protégés.
Yakin, le joker de choc
Les Grecs revenaient des vestiaires avec d’autres intentions. Mais ce sont les Suisses qui se montraient les plus dangereux, sur un tir d’Inler qui frôlait le poteau droit à la 49e. Malgré quelques situations chaudes, bien qu’encore inexpérimentée, la défense centrale Eggimann-Grichting a remarquablement tenu le choc.
A force de mettre à contribution la défense helvétique, les Grecs ont finalement trouvé l’ouverture à la 70e. Charisteas, le buteur qui avait conduit son équipe au titre de champion d’Europe en 2004, profitait d’un centre parfait de Karagounis pour égaliser.
Dans la foulée, Ottmar Hitzfeld sortait Alex Frei et faisait entrer Hakan Yakin, le joker de luxe de la «Nati». Sur son premier ballon, le milieu bâlois adressait une passe exceptionnelle à Blaise Nkufo. Lancé seul face au gardien Chalkias, le buteur de Twente réalisait le dribble parfait et inscrivait le but décisif. Une 4e réussite en 4 matches pour Nkufo, mais sans doute la plus importante dans sa carrière jusqu’ici.
A confirmer au printemps prochain
L’équipe de Suisse a ensuite tenu bon jusqu’au dernier instant. Oublié donc le match douloureux en Israël, où la Suisse avait vu son adversaire revenir sur le fil (2-2).
Désormais 3e de son groupe, à seulement deux points de la Grèce, la Suisse peut voir l’avenir positivement. Il s’agira de confirmer au printemps prochain, lors des prochains matches qualificatifs (il en reste 6 au total), les bonnes dispositions entrevues mercredi.
D’ici là, la sérénité aura à nouveau le temps de s’installer au sein d’une formation qui en avait bien besoin.
swissinfo, Samuel Jaberg
Grèce – Suisse 1-2 (0-1)
42’Frei(P) 0-1, 68’Charisteas 1-1, 77’Nkufo 1-2
Grèce: Chalkias; Dellas, Papadopoulos, Kyrgiakos (28’Patzatzoglu); Seitaridis, Katsouranis, Basinas, Torosidis; Samaras (63’Karagounis), Gekas (46’N.Liberopoulos), Charisteas
Suisse: Benaglio; Lichtsteiner, Eggimann, Grichting, Spycher; Behrami, Inler, Huggel, Barnetta (34’Gelson); Frei (77’Yakin), Nkufo
Grèce – Suisse 1-2 (0-1)
Lettonie – Israël 1-1 (0-0)
Luxembourg – Moldavie 0-0
1. Grèce 4/9
2. Israël 4/8
3. Suisse 4/7
4. Lettonie 4/4
5. Luxembourg 4/4
6. Moldavie 4/1
2009
28.03: Moldavie-Suisse
01.04: Suisse-Moldavie
05.09: Suisse-Grèce
09.09: Lettonie-Suisse
10.10: Luxembourg-Suisse
14.10: Suisse-Israël
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