La Suisse peut à nouveau exporter des armes
Mercredi, le gouvernement a levé les interdictions d'exportation d'armes et de survol de son territoire à des fins militaires.
Il a en outre alloué vingt millions de francs supplémentaires à l’aide humanitaire aux victimes du conflit irakien.
L´exportation de matériel de guerre et le survol du territoire suisse sont désormais à nouveau autorisés pour les pays engagés dans le conflit irakien.
«Cela ne signifie pas que le Conseil fédéral considère que la guerre en Irak est terminée, mais en l´absence d´éléments formels marquant la fin du conflit, le gouvernement a dû faire son propre jugement», a souligné devant la presse la ministre des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey.
Selon elle, le droit de la neutralité est lié à des hostilités d´une certaine ampleur. Or les forces armées irakiennes ne sont plus en mesure d´offrir une résistance organisée aux forces anglo-américaines.
Une décision formelle
«Cette décision est purement formelle: elle ne signifie pas que le gouvernement estime le conflit terminé», précise la cheffe de la diplomatie suisse.
Une décision qui a suscité l’incompréhension des partis socialiste (PS) et démocrate-chrétien (PDC/centre droit). «Même si les grandes manœuvres sont terminées, il y a toujours des combats en Irak», s’étonne le porte-parole du PS.
Au vu des menaces qui pèsent aujourd’hui sur la Syrie, les deux partis gouvernementaux auraient préféré que le gouvernement attende une plus grande stabilisation de la situation avant de se prononcer.
Une aide financière supplémentaire
Mais l’analyse de la situation faite par le gouvernement est différente. Il s’agit pour lui d’aider davantage la population irakienne et de contribuer au rétablissement des structures diplomatiques.
Fort de ce constat et en plus des 10 millions de francs déjà engagés, le Conseil fédéral a dévolu 20 millions de francs supplémentaires aux activités humanitaires en faveur des personnes affectées par le conflit en Irak.
Il versera immédiatement 10 millions au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en réponse à son appel d´urgence. Les 10 autres millions financeront les actions menées directement par la Confédération, ainsi que celles d´ONG, du CICR et de l´ONU.
Au total, l´aide suisse se monte désormais à 30 millions de francs.
Le rôle de la Suisse lié à celui de l´ONU
L’intensité de l´engagement de la Suisse dépendra en grande partie du rôle qu´auront les Nations unies dans la reconstruction de l´Irak, en particulier dans la mise en place des autorités civiles, a encore précisé la ministre des affaires étrangères.
«Nous avons toujours été très clairs à ce propos et je l´ai dit à Colin Powell lors de notre rencontre en janvier à Davos», ajoute Micheline Calmy-Rey.
Selon la conseillère fédérale, les Etats-Unis sont conscients du savoir-faire et des capacités suisses en matière humanitaire et de démocratie. Et ils ont apprécié que les positions helvétiques leur aient toujours été communiquées assez tôt et de manière claire.
swissinfo et les agences
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