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La Suisse s’associe à la lutte contre l’obésité

Régime sain et exercice physique permettent de lutter contre l'obésité. Keystone

A l’occasion de l’Assemblée mondiale de la santé à Genève, la Suisse est prête à adopter la stratégie globale de lutte contre l’obésité.

Jusqu’à samedi, les représentants des 192 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vont faire le tour des grands problèmes sanitaires de l’heure.

«La Suisse apporte son soutien total à la stratégie sur la nutrition et l’activité physique proposée par l’OMS», déclare à swissinfo Gaudenz Silberschmidt, de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Lequel ajoute: «Il est très important que tous les acteurs, les gouvernements, les consommateurs et l’industrie travaillent ensemble à changer fondamentalement notre manière de nous nourrir et notre approche de l’exercice physique».

La lutte contre l’obésité fait partie des thèmes centraux de l’assemblée de cette année. Des thèmes que le directeur général de l’OMS résume en une formule.

«Nous devons détecter les nouvelles maladies émergentes, combattre celles que nous connaissons depuis des dizaines d’années et lutter contre les risques d’une alimentation malsaine», a dit le docteur Lee Jong-wook dans son adresse inaugurale.

Pas de taxe incitative



Dans son discours à l’assemblée, le docteur Thomas Zeltner, directeur de l’OFSP, a rappelé que même si la Suisse ne fait pas partie des pays les plus touchés par l’obésité, les tendances y sont tout de même inquiétantes.

«L’idée d’une taxe incitative a été récemment évoquée en Suisse, mais nous ne sommes pas convaincus que ce soit la bonne piste à suivre», a précisé le docteur Zeltner.

La stratégie mondiale que l’assemblée doit adopter cette semaine recommande simplement aux Etats de prendre des mesures pour réduire les teneurs en sucre, en sel et en graisses dans les aliments.

Elle met en avant la primauté de l’initiative individuelle et ne fixe pas d’objectifs chiffrés.

«Optimisme prudent»

Selon les rumeurs qui circulent dans les milieux diplomatiques, certains pays producteurs de sucre, comme le Brésil, Cuba ou Maurice, ont tenté encore la semaine dernière de combattre le projet. Les Américains par contre, semblaient prêts à «vivre avec».

Mais à l’ouverture de l’assemblée, Gaudenz Silberschmidt a dit sentir «un optimisme prudent» au sein des délégations quant aux chances de voir le document adopté cette semaine.

«Il est encourageant de voir qu’une bonne partie des milieux industriels comprend la nécessité de travailler ensemble, et de collaborer avec nous pour que les choses changent», explique l’expert de l’OFSP.

La malbouffe qui tue

Selon l’OMS, les excès de graisses, de sucre et de sel – facteurs importants pour de nombreuses maladies cardiovasculaires et pour le diabète – contribueraient à 60% des 56,5 millions de décès évitables qui surviennent chaque année dans le monde.

Aux Etats-Unis, l’obésité est même en passe de dépasser le tabagisme comme cause principale de décès évitables.

En Suisse, le problème progresse, surtout en ce qui concerne les jeunes, constate Gaudenz Silberschmidt. D’où l’urgence d’adopter une stratégie commune, même si celle-ci ne va pas, comme le souligne l’expert de l’OFSP «changer le monde en un jour».

Toujours le sida

En plus de l’obésité, l’Assemble mondiale de la santé se concentrera aussi sur les autres grands problèmes de l’heure comme le sida ou la polio, dont l’élimination est encore trop lente en Afrique noire.

Selon l’OMS, près de 40 millions de personnes dans le monde sont atteintes du virus VIH. L’organisation a lancé un programme pour offrir un traitement antirétroviral à trois millions d’entre elles dans les pays les plus pauvres, d’ici à la fin 2005.

La Suisse soutient pleinement cette initiative, mais n’en oublie pas pour autant la prévention.

Comme l’a rappelé Thomas Zeltner en effet, on observe depuis trois ans une recrudescence de nouvelles infections en Suisse même. Et selon le directeur de l’OFSP, celle-ci s’expliquerait surtout par «un faux sentiment de sécurité».

swissinfo, Anna Nelson à Genève et les agences
(traduction, Marc-André Miserez)

– Selon l’OMS, les excès de sucre, de sel et de graisses dans l’alimentation contribuent à 60% des 56,5 millions de décès évitables enregistrés dans le monde chaque année.

– Dans les pays développés 10 à 20% des hommes et 10 à 25% des femmes sont en excès de poids.

– En Suisse, une étude récente a montré qu’entre 6 et 12 ans, 18% des garçons et 20% des filles étaient trop gros.

– Ces chiffres sont trois fois plus élevés que ceux d’il y a vingt ans.

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