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La Suisse se préoccupe des réfugiés du Darfour

La délégation suisse va visiter des camps de réfugiés comme celui d'Abu Shouk. Keystone

La ministre suisse des Affaires étangères est actuellement en visite de quatre jours au Soudan. Micheline Calmy-Rey commence son périple par le Darfour, ravagé par la guerre.

Elle ira ensuite à Khartoum, la capitale soudaise, qui accueille pour la première fois un membre du Conseil fédéral.

Micheline Calmy-Rey démarre son voyage dans la partie occidental du pays, la région du Darfour. Durant deux jours, la ministre suisse compte visiter des camps de personnes déplacées.

Depuis février 2003, cette région est en effet le théâtre d’une guerre qui a provoqué la fuite de plus d’un million de personnes. Ce conflit oppose les forces du gouvernement de Khartoum à des groupes rebelles.

«La crise humanitaire au Darfour est aiguë. Et Micheline Calmy-Rey veut se rendre compte par elle-même de la situation », précise Carine Carey, membre de la délégation helvétique.

Et d’ajouter : «La ministre veut également rencontrer les autorités locales et les représentants des organisations humanitaires présentes sur le terrain. »

Pour ce faire, Micheline Calmy-Rey est accompagnée, entre autres, par Walter Fust, patron de l’agence helvétique de coopération (DDC) et par Joseph Bucher. Ce diplomate est un fin connaisseur du Soudan. Il a par exemple dirigé les pourparlers de paix inter-soudanais du Bürgenstock (canton de Nidwald).

Une paix brisée

La Suisse a en effet joué un rôle central dans l’établissement d’une trêve entre le régime musulman de Khartoum et les forces rebelles du Sud chrétien et animiste, en guerre depuis plus de vingt ans.

Mais ce processus de paix n’a pas permis d’empêcher le déclenchement d’un nouveau conflit dans la région du Darfour.

Selon Carine Carey, Micheline Calmy-Rey rencontrera à Khartoum, la capitale, des représentants du gouvernement soudanais. Elle évoquera les relations bilatérales entre les deux pays, sans oublier le processus de paix.

Mais le ministère suisse des affaires étrangères (DFAE) refuse de confirmer si la Suisse compte offrir sa médiation dans le conflit au Darfour.

«Les entretiens porteront sur les affrontements au Darfour et la crise humanitaire qu’ils engendrent », lâche seulement Carine Carey.

Une menace de famine

Au début du mois, la ministre suisse des affaires étrangère a appelé la communauté internationale à s’engager d’avantage et rapidement en faveur des victimes du Darfour. Et ce à Genève, lors d’une conférence de l’ONU consacrée à cette région.

Coordinateur du Bureau de l’ONU pour les affaires humanitaires (OCHA), Jan Egeland a accusé, lors de cette réunion, les milices arabes à la solde du gouvernement de Khartoum de pratiquer une politique de nettoyage ethnique à l’encontre des populations noires qui vivent au Darfour

Selon l’ONU, environ 2 millions de personnes ont un urgent besoin d’assistance et de nourriture dans cette région. De plus, cette crise humanitaire affecte également le Tchad voisin où 150’000 Soudanais ont trouvé refuge.

«Les opérations d’assistance n’arrive pas à faire face aux besoins massifs de la population du Darfour menacée par la famine», estime l’ONG Médecins sans frontières (MFS).

De son coté, l’ONU avertit que la saison des pluies – imminente – va gêner l’acheminement de l’aide. Elle risque également de favoriser les épidémies comme la malaria, la méningite ou la rougeole.

swissinfo, Anna Nelson à Genève
(traduction: Frédéric Burnand)

La Suisse a versé 6,4 millions de francs aux organisations humanitaires actives au Darfour.
Il s’agit du Programme alimentaire mondial, du Haut Commissariat pour les Réfugiés, du CICR ainsi que des ONG suisses.
Berne s’est engagé à augmenter cette contribution à 10 millions de francs pour cette année encore.

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