La trêve est finie pour les requérants déboutés
Comme l’avait annoncé le gouvernement vaudois, le répit accordé durant les fêtes de fin d’année aux demandeurs d’asile menacés de renvoi a pris fin.
Plus de 400 personnes risquent donc d’être prochainement renvoyées de Suisse. Mais la résistance s’organise.
Une nouvelle «Maison des migrations» a ouvert ses portes dimanche dans le Nord du canton de Vaud. La paroisse catholique de Saint Jean-Baptiste, à Grandson, prend ainsi le relais de celle de Bellevaux à Lausanne pour accueillir les requérants d’asile menacés d’expulsion.
C’est à la demande de la Coordination asile du Nord Vaudois que la paroisse Saint Jean-Baptiste met ses locaux à disposition, selon un communiqué des Eglises réformée et catholique du canton de Vaud.
Toujours selon ces Eglises, des dispositions ont été prises afin que l’accueil ait lieu dans les meilleures conditions possibles et ce comme à Lausanne et Vevey.
Les associations de soutien aux réfugiés tiennent en effet à cohabiter harmonieusement avec les utilisateurs traditionnels des locaux de St Jean-Baptiste. Outre celui de Grandson, deux nouveaux refuges ont ouvert à Payerne et Yverdon.
Avec la mise sur pied de ces nouveaux refuges, la Coordination Asile se prépare à résister aux mesures de renvois qui devraient entrer en force à partir de cette semaine.
Lettres de toute la Suisse
Pour ce faire, la Coordination Asile peut se prévaloir de soutiens venus de toute la Suisse. Fin décembre, l’association a en effet montré à la presse les copies de mille lettres envoyées au conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud, responsable du dossier au sein du gouvernement vaudois.
«Nous voulons montrer que tous les Alémaniques ne soutiennent pas la politique dure du ministre suisse de la justice Christoph Blocher », a déclaré Hannes Reiser, du comité de soutien aux sans-papiers de Bâle.
«Pour nous la fameuse exception vaudoise doit devenir un modèle pour les autres cantons.»
Les auteurs des missives expédiées à Jean-Claude Mermoud depuis les quatre coins du pays lui demandent de trouver une solution «humaine» pour les 523 requérants déboutés.
Et Hannes Reiser de conclure : «Les Vaudois doivent résister à la mise au pas voulue par Berne. »
swissinfo avec les agences
En juillet, le canton de Vaud a prononcé l’expulsion de 523 requérants d’asile déboutés.
A l’automne, un groupe composé par le canton et Amnesty ont demandé à l’Office fédéral des réfugiés de réexaminer 115 dossiers, concernant 291 personnes.
Après réexamen, Berne a décidé que 45 personnes pouvaient être provisoirement admises mais que les 478 autres devaient être expulsées.
Jusqu’ici 14 personnes sont retournées volontairement dans leur pays et 66 autres ont pu régler leur situation en dehors de la procédure de l’asile.
Durant des années, Vaud s’est distingué du reste de la Suisse en refusant d’appliquer le renvoi de requérants déboutés par Berne.
En se conformant à la politique fédérale, le canton doit exécuter le renvoi de centaine de personnes issues principalement de l’ex-Yougoslavie et installées en Suisse depuis des années.
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