La violence s’exerce surtout en famille
En 2005, les violences entre personnes proches constituaient près de 75% des cas rapportés dans les centres de consultation. Les femmes et les enfants sont les principaux concernés.
Dans plus de la moitié des cas dénoncés, la violence s’exerce au sein de la famille, indiquent les chiffres publiés lundi par l’Office fédéral de la statistique.
L’agresseur et la victime étaient de la même famille dans plus de la moitié des consultations (53%), précise la statistique de l’aide aux victimes diffusée lundi par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Au total, les centres d’aide aux victimes d’infraction ont enregistré près de 27’300 consultations en 2005. Cela représente une augmentation de 76% depuis 2000, première année de la statistique, et de 8% par rapport à 2004.
Cette évolution ne signifie pas nécessairement qu’il y a eu augmentation du nombre d’infractions de violence commises, relève l’OFS. Elle démontre surtout un soutien croissant des centres de consultation aux victimes d’actes de violence.
Femmes premières visées
La majorité des consultations concernaient des femmes (74%), de nationalité suisse (60%) et domiciliées en Suisse (95%). Les infractions le plus souvent mentionnées étaient les lésions corporelles (40% des consultations) et les atteintes à l’intégrité sexuelle d’enfants (16%). Les homicides et les tentatives d’homicide sont rarement signalés (4%).
Dans le cas où victime et agresseur font partie de la même famille, la victime est le plus souvent une femme (86%) et les faits se sont produits à plusieurs reprises (78%). La récidive concerne 51% des cas où agresseur et agressé ne sont pas parents.
Indemnisations en baisse
Les autorités cantonales d’indemnisation et de réparations morales se sont, quant à elles, prononcées définitivement sur 866 demandes. Cela représente une diminution de 6% par rapport à 2000 et de 17% par rapport à 2004.
Cent cinquante-trois demandes d’indemnisation ont été acceptées pour un montant total de plus de 1,1 million de francs. La moitié des sommes accordées ne dépassait pas 2121 francs.
Quant aux demandes de réparation morales (600), les autorités en ont admises pour un montant de 5,3 millions de francs. Dans 50% des cas, les sommes ne dépassaient pas 5000 francs.
Les montants accordés en 2005 sont les plus bas enregistrés depuis le début de la statistique en 2000, note l’OFS.
Aide psychologique et juridique
Une aide générale a été apportée par les centres de consultation dans 87% des cas. Variable selon les besoins des victimes, elle est le plus souvent d’ordre psychologique (54% des consultations) et juridique (52%).
Une aide financière immédiate a été octroyée dans 29% des cas, que ce soit pour des frais d’avocat (13%), une thérapie (9%) et un hébergement d’urgence (6%).
Peu de procédures judiciaires
Enfin, souligne l’OFS, malgré le fait qu’il s’agisse d’actes relevant du droit pénal, moins de la moitié des cas traités (45%) ont parallèlement donné lieu à une procédure judiciaire.
La plupart des procédures entreprises concernaient des tentatives d’homicides (84% des consultations pour une telle infraction).
swissinfo et les agences
– Selon une modification de 2004 du code pénal suisse, les actes de violence domestique sont poursuivis d’office et non plus sur plainte.
– Le parlement doit se prononcer sur un projet stipulant que le juge peut ordonner aux auteurs de tels actes de quitter le domicile pendant une période déterminée.
– Le juge pourra prendre d’autres mesures et interdire à l’auteur de violences d’accéder à l’environnement immédiat du logement ou de prendre contact avec la victime.
– La Loi fédérale sur l’aide aux victimes (LAVI) s’applique aux personnes atteintes dans leur intégrité corporelle, sexuelle ou psychique.
– Elles trouvent un soutien juridique, matériel et psychosocial dans des centres de consultation.
– Dans la procédure pénale, les droits de la victime ont été améliorés. Celle-ci peut se constituer partie plaignante et ou partie civile, se faire accompagner, être informée, etc.
– Les victimes d’infractions contre l’intégrité sexuelle ont le droit être entendues par une personne du même sexe, demander le huis clos et refuser de répondre à des questions sur leur sphère intime.
– Dans la procédure pénale, la victime peut demander une indemnisation et réparation pour tort moral auprès de l’agresseur.
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