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Le massacre de Zoug a laissé des traces

Des bougies ont été allumées devant la salle du Parlement de Zoug. ledsom

Les cloches des églises de Zoug ont sonné vendredi à midi en souvenir des victimes de la tuerie perpétrée, il y a un an, par un tireur fou.

Depuis, l’accès aux bâtiments publics a été limité. Les élus sont mieux protégés. Et les désaxés sont fichés.

Une années après, les cloches ont retenti pendant quinze minutes à Zoug. Des prières oecuméniques étaient ensuite prévues dans les onze communes du canton.

Les autorités ont renoncé à toutes manifestations publiques et démonstratives (voir encadré). La simplicité a dominé les commémorations: pas de discours, pas d’invitations lancées à des hôtes hors du canton, pas d’apéritifs.

Protection renforcée

Le souvenir du 27 septembre 2001 est encore vivace. Mais au lendemain du drame de Zoug, la Suisse s’est retrouvée face à un dilemme. Comment en effet assurer davantage de sécurité sans pour autant éloigner les élus du peuple?

Ceci d’autant que selon l’Office fédéral de la police (OFP), les menaces perpétrée à l’encontre de personnes publiques ont doublé au cours des cinq dernières années. Toutes les autorités n’ont pas agi de la même façon.

Au plan fédéral, la sécurité a été renforcée à l’entrée du Parlement. Désormais, pour passer, il faut montrer patte blanche à des policiers et à des gardes-frontières. Par ailleurs, les personnes de passage sont obligées de passer à travers un détecteur de métaux.

Les cantons quant à eux n’ont pas tous réagi de la même manière. A Genève, par exemple, aucune mesure spéciale n’a été prise pour surveiller l’Hôtel de Ville après le drame de Zoug.

Au Jura, en revanche, des policiers sont désormais présents lors des sessions du Grand Conseil et les personnes inconnues des services de sécurité doivent de soumettre au détecteur de métaux.

Il y a enfin des cantons où rien n’a changé, comme au Valais. Deux gardes en civil y surveillent l’entrée du parlement. Mais ils étaient déjà en fonction avant la tuerie de Zoug.

Mais, dans tous les cas de figure, le discours est invariablement le même: démocratie directe oblige, le plus important est de ne pas rompre la proximité entre le peuple et ses élus.

Un danger bien réel

Le passage à l’acte du tueur de Zoug ou, plus tard, de celui de Nanterre (France) a fait sauter un tabou. La violence semble être devenu un moyen parmi d’autres pour exprimer ses frustrations, ses revendications ou encore son mal-être.

«Les menaces et la propension à la violence ont considérablement augmenté depuis la tuerie de Zoug», constate ainsi Barbara Umiker, porte-parole du Département de la police du canton de Bâle-Campagne.

Du coup, les autorités sont en train de mettre sur pied des mesures de préventions, afin d’empêcher les forcenés de passer à l’acte.

Au plan fédéral, le gouvernement vient de proposer une modification de la loi sur les armes. Le projet prévoit notamment que la vente d’arme entre particuliers soit soumise à un contrôle, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Autre projet: la mise sur pied d’une banque de données identifiant les quérulents potentiellement dangereux et qui sont en conflit avec l’administration.

Des médiateurs pour limiter les dégâts

En comparaison internationale, le concept de médiateur (ombudsman) est relativement sous-développé en Suisse. La tragédie de Zoug pourrait toutefois changer les choses.

Actuellement, six législatifs cantonaux ont déjà élu des médiateurs. Ceux-ci ont la tâche d’aplanir les difficultés entre les citoyens et l’administration. A Zoug, un tel projet est actuellement en discussion.

Il n’est en revanche pas question d’instituer un médiateur au plan fédéral. Le gouvernement doute en effet de la nécessité d’une telle mesure. Par ailleurs, il considère que les deux millions annuels nécessaires constituent une dépense trop élevée.

swissinfo

Le 27.09.01, à 10h30, un homme seul entre dans la salle du Grand Conseil zougois. Il porte un fusil d’assaut, une arme automatique et des explosifs. Il tue 14 personnes et en a blessé 14 autres avant de se suicider.

La nouvelle du drame provoque un choc dans le pays. La session parlementaire fédérale est suspendue. La Suisse n’avait jamais encore connu un tel massacre et les condoléances affluent tant de Suisse que de l’étranger.

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