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Le Suisse doit garder son fusil d’assaut

Le projet de révision de la loi sur les armes vise à mieux contrôler la gestion des munitions et des armes à la maison. Keystone

Après la tuerie de Zoug, entre autres, faut-il remettre en cause le sacro-saint principe de l'arme de service à domicile? Non, répond le gouvernement.

Interpellé, mardi, par la conseillère nationale neuchâteloise Michèle Berger, le ministre de la Défense a été très clair sur le sujet.

Pour Samuel Schmid, il n’est pas opportun de remettre en question la détention des armes militaires à la maison. Pourtant, les arguments de la députée radicale sont de poids.

En Suisse, selon des chiffres du criminologue Martin Killias, 180 personnes sont tuées à coups de feu chaque année. Des suicides pour la plupart. Mais aussi des homicides volontaires.

Pour preuve, les actes de violences qui ont marqué la Suisse ces derniers mois. Notamment la tuerie de Zoug et celle du cinéma Moderne à Lausanne.

Des arguments qui sont appuyés par André Kuhn. En effet, cet autre criminologue est persuadé qu’une arme qui se trouve à portée de main peut favoriser le passage à l’acte.

Manque de transparence

Michèle Berger critique ouvertement le fait que l’armée ne tienne pas de statistiques sur l’utilisation abusive de l’arme de service dans la vie civile.

D’ailleurs, son collègue radical tessinois Dick Marty a prié le ministre de la Défense de faire établir ces statistiques.

En revanche, à l’instar du démocrate-chrétien schwytzois Bruno Frick, d’autres parlementaires sont persuadés qu’une infime minorité de citoyens-soldats recourent à leur arme de service pour commettre un meurtre.

Loi sur les armes en révision

Samuel Schmid partage l’inquiétude de Michèle Berger et Dick Marti. Pour autant, il reste favorable au maintien de la pratique actuelle, ainsi qu’au respect de cette culture du citoyen soldat proche de son arme.

Cela dit, suite au drame de Zoug, un projet de révision de la loi sur les armes sera mis en consultation à la fin de l’été.

Une révision qui ne remettra pas en cause la détention de l’arme à la maison. Mais qui vise à éviter certaines dérives tragiques et à mieux contrôler la gestion des munitions et des armes à la maison.

Ainsi, un citoyen dont le comportement intrigue les autorités pourra être contraint à remettre son arme dans un arsenal.

La révision doit aussi permettre d’établir une statistique des usages abusifs d’armes personnelles. Ce qui ne se fait pas aujourd’hui.

En effet, pour des raisons tenant à la protection des données, l’armée n’a actuellement pas connaissance des cas recensés par les polices cantonales.

swissinfo avec les agences

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