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Le Tour est mort, vive le Tour!

La presse suisse évoque la mort du Tour de France. swissinfo.ch

Malgré ou grâce aux cas de dopage en cascade révélés cette année sur le Tour de France, la presse suisse tend à reprendre espoir.

Si le Tour 2007 n’a plus de valeur sportive, au moins met-il en lumière aux yeux de tous les usages du milieu et révèle-t-il les efforts de la lutte contre le dopage.

Exit Rasmussen (le maillot jaune) mercredi, exit Vinokourov (un des favoris) et son équipe mardi, exit Moreni, exit Sinkewitz. Le Tour de France 2007 s’achève dimanche à Paris mais l’actualité de la grande boucle reste celle du dopage.

Un cyclisme qui n’est, soit dit en passant, pas le seul à souffrir de cette plaie, relève «24Heures». Le quotidien de Lausanne rappelle que, selon une étude, 55% des jeunes sportifs américains sont prêts à prendre un produit interdit pour remporter une médaille d’or ou un championnat majeur. Même s’ils doivent pour cela mourir dans l’année…

Pour «24Heures» donc, «la révélation des affaires Vinokourov, Moreni et Rasmussen dans la 3e manifestation sportive la plus regardée au monde en fait une chance pour le cyclisme et pour tous ceux qui croient encore aux vertus du sport. (…) Le Tour a franchi une étape importante contre le dopage.»

Les Neuchâtelois «L’Express» et «L’Impartial» considèrent que «les sponsors vont sauver le cyclisme. (…) Enfin le ménage est fait. Ni Rasmussen, ni Vinokourov, ni Moreni ne verront Paris. C’est très bien.»

Pour ces deux journaux, «les récents événements laissent entrevoir un avenir meilleur. Les instances du cyclisme n’ont plus qu’à imiter les sponsors. Ils ont montré l’exemple, il faut juste suivre…».

Une farce sur le plan sportif

Le «Bund» et la «Berner Zeitung» emboitent le pas. «Sportivement, le Tour est vite devenu une farce» et les deux journaux bernois constatent que l’actuel maillot jaune fait lui aussi vraisemblablement partie des dopés.

Devenu insignifiant sur le plan sportif, poursuivant uniquement pour des raisons d’ordre économique, le Tour de cette année a pourtant une vertu, assurent-ils. Celle «d’avoir ouvert les yeux de millions de spectateurs fanatiques sur les mœurs de ce sport et son fonctionnement».

Et puisque, aux yeux de tous, les choses ne peuvent plus continuer, les autorités cyclistes doivent maintenant «détruire, reconstruire et se doter d’une nouvelle manière de penser» en durcissant sanctions et mesures disciplinaires.

«Le Matin» donne pour sa part la parole au patron de la société du Tour. Patrice Clerc se dit optimiste. «Il y aura encore des dégâts dans cette guerre. Mais notre détermination n’en est que plus grande. Nous voulons simplement tuer le dopage.»

Le quotidien romand cite encore – mais y croit-il vraiment? – le patron du Tour Christian Prudhomme: «Il faut frapper sur la chaîne et pas seulement sur les coureurs. Il faut s’attacher à poursuivre les médecins mais aussi l’encadrement des sportifs».

Les miracles prennent du temps

A Zurich, le «Tages Anzeiger» a décidé de ne plus couvrir la grande boucle. Mais son éditorialiste se montre compréhensif. Il note que le cyclisme est le sport qui connaît la lutte la plus engagée contre dopage.

«Bien sûr, les nouveaux cas montrent que le dopage se poursuit. Que beaucoup de coureurs n’ont pas appris à faire sans. (…) Mais comment une telle plaie pourrait-elle disparaître en l’espace de deux ans. Les miracles ont besoin de plus de temps.»

A Zurich toujours, la «Neue Zürcher Zeitung» est beaucoup plus sceptique. Elle estime «que le mensonge [autour du dopage] est le quotidien du sport cycliste» et «qu’il est temps que le Tour s’achève. Un coureur aura été le plus rapide, mais sa joie sera minime. En 2008, un autre Tour commencera. Avec de nouvelles règles du jeu – et du mensonge?»

swissinfo, Pierre-François Besson

Parti le 7 juillet et s’achevant sur les Champs Elysées le 29, ce 94e Tour de France se joue sur un prologue, 20 étapes et 3550 km.

Sur ces 20 étapes, 11 ont lieu en plaine, 6 en montagne, une en moyenne montagne et deux en contre-la-montre.

Porteur du maillot jaune, Michael Rasmussen a été retiré du tour par son équipe Rabobank après une étape victorieuse mercredi. Cette expulsion décidée par le sponsor de l’équipe danoise repose sur des informations incorrectes données par le coureur à son directeur sportif. Michael Rasmussen a aussi été averti à deux reprises par l’Union cycliste internationale (UCI) pour ne pas avoir fourni son emploi du temps afin de subir des contrôles inopinés.

L’équipe Coffidis a pour sa part confirmé que son coureur italien Christian Moreni a été testé positif, avant de se retirer du Tour.

Alexandre Vinokourov a lui été convaincu de transfusion sanguine homogène (sang d’un tiers) après sa victoire sur la 13e étape. Le Kazakh et son équipe Astana ont quitté la boucle.

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