Les attentats de Madrid choquent la Suisse
Alors que Berne condamne le quadruple attentat commis jeudi matin à Madrid, l'ambassade de Suisse en Espagne est en contact permanent avec les autorités espagnoles.
Il s’agit des actes de violence les plus graves que l’Europe a connus depuis 1945.
La représentation diplomatique helvétique ne dispose pas encore d’une liste des victimes et n’a pas mis sur pied de service d’information propre, a expliqué le diplomate Marcel Stutz, de l’ambassade de Suisse à Madrid.
Pour les Suisses ou les ressortissants espagnols établis en Suisse, il est «plus utile» de composer le numéro d’urgence national. En cas de problème de langue, l’ambassade devrait toutefois tenter d’apporter son aide, a ajouté M. Stutz.
Les personnes inquiètes peuvent également se renseigner à Berne auprès de la section de la protection consulaire du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Mais pour l’instant, l’ambassade n’a reçu aucune information sur la présence de ressortissants suisses parmi les victimes de ces attentats, qui ont fait 198 morts et quelque 1400 blessés.
Ferme condamnation
De concert avec la communauté internationale, le Conseil fédéral a immédiatement condamné avec la plus grande fermeté ces attentats.
Le président de la Confédération s’est déclaré «profondément choqué» par la brutalité de ces actes. Joseph Deiss a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et à leurs proches.
La ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a de son côté envoyé un message de condoléances à son homologue Ana de Palacio.
Le président du Conseil national, Max Binder, a lui aussi vivement condamné jeudi matin ces actes terroristes. Au nom de la Chambre du peuple, il a présenté ses condoléances aux proches des victimes.
Attentats simultanés
A seulement trois jours des élections générales espagnoles, de puissantes explosions ont secoué presque simultanément trois gares de Madrid jeudi matin en pleine heure de pointe.
De source officielle, on sait que treize bombes ont été utilisées dans les attentats les plus sanglants qu’ait jamais connus le pays.
Ces explosions se sont produites dans des trains entrant dans les gares d’Atocha, principal terminal ferroviaire de la capitale, d’El Pozo, dans le sud de Madrid, et de Santa Eugenia. Une quatrième explosion s’est produite par la suite.
Madrid montre du doigt l’ETA
Les autorités espagnoles en ont attribué la responsabilité à l’organisation séparatiste basque ETA.
«L’ETA cherchait à commettre un massacre en Espagne», a accusé le ministre de l’Intérieur, Angel Acebes, après une réunion de crise du gouvernement. «Malheureusement, aujourd’hui, elle est parvenue à son but.»
Jusqu’à présent, l’attentat le plus meurtrier de l’ETA avait fait 21 morts dans un supermarché de Barcelone en 1987.
Journée européenne
Le Parlement européen a par ailleurs proposé jeudi de faire du 11 mars une «journée européenne à la mémoire et en souvenir des victimes du terrorisme».
Cette décision a été prise quelques heures après les attentats meurtriers de Madrid.
Dans une résolution sur les progrès dans la création d’un espace de liberté, de sécurité et de justice (ELSJ), les députés européens avaient initialement demandé aux Quinze de choisir la date du 11 septembre pour cette journée.
A la suite d’un amendement proposé en séance plénière par le rapporteur du texte, le Portugais José Ribeiro e Castro, ils ont préféré la date du 11 mars.
swissinfo et les agences
Dix bombes ont explosé dans trois gares de Madrid.
L’attentat n’a pas été revendiqué, mais le gouvernement espagnol privilégie la piste d’ETA.
– Le numéro d’urgence espagnol est le ++ 34 659 758 105.
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