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Les cantons en croisade pour Schengen/Dublin

Avec Schengen, le contrôle des personnes passera aux oubliettes. Keystone

Les responsables cantonaux de justice et police disent oui aux accords de Schengen/Dublin. Selon eux, il en va de la sécurité en Suisse.

Face à une éventuelle votation sur ces accords de coopération policière, les cantons ont choisi de se lancer sans tarder dans la bataille.

Les cantons se font des cheveux blancs. A leurs yeux, Schengen/Dublin – l’un des neufs accords bilatéraux bis avec l’Union européenne – est une nécessité pour la Suisse.

Mais les chefs cantonaux de la justice et la police ne font pas confiance au gouvernement fédéral pour défendre le sujet efficacement devant le peuple. Ce dernier pourrait être amené à se prononcer sur la question en juin prochain.

D’où leur entrée en campagne fracassante jeudi déjà. Avec à la clé un avertissement préalable: «Le débat devra se baser sur des faits et non sur des affirmations fausses». Ce qui n’est pas gagné.

Unis sous l’égide du «Forum des responsables justice et sécurité pour Schengen/Dublin», une quinzaine de cantons ont parlé d’une seule voix.

Mais comme le rappelle la conseillère d’Etat bernoise Dora Andres, «tous les cantons ont dit oui aux accords bilatéraux bis en consultation».

Tout à fait convaincus

Pour les cantons, Schengen/Dublin va «accroître la sécurité et réduire le nombre des demandes d’asile» en Suisse.

«La sécurité, c’est notre responsabilité et notre spécialité», estime Dora Andres. Et «si nous nous engageons en faveur de cet accord, reprend son collègue Thurgovien Claudius Graf-Schelling, c’est que nous sommes tout à fait convaincus de l’amélioration de la sécurité qu’il entraînera».

De fait, la collaboration en matière de police et d’asile prévue dans le cadre des accords bilatéraux est la réponse au terrorisme, à la criminalité transfrontalière et aux réseaux d’immigration clandestine, estiment les chefs cantonaux de justice et police.

Histoire de rassurer les sceptiques, ces derniers rappellent toutefois que peu de choses changeront aux frontières helvétiques, étant donné que les contrôles douaniers demeureront.

Un accès illimité au SIS

Sur le plan de la sécurité, le système d’information de Schengen SIS permet de lancer un avis de recherche pour un criminel dans toute l’Europe occidentale. Et d’identifier immédiatement des criminels.

Selon les cantons, l’accès illimité à cette banque de données augmentera les succès des policiers et gardes-frontière suisses.

En ce qui concerne l’asile, l’effet essentiel de l’accord de Dublin est de ne plus permettre à des requérants déboutés de présenter des demandes successives auprès de pays tiers. Et donc en Suisse, après être passés en France ou en Allemagne par exemple.

Alors que les premières affiches pour le oui apparaissent sur les murs, la bataille sur Schengen/Dublin ne fait que commencer. Le Parlement se prononcera sur la question (et l’ensemble des bilatérales bis) durant la session d’hiver.

Seul parti à s’y opposer, l’Union démocratique du centre (UDC – droite dure) a déjà annoncé le lancement d’un référendum.

swissinfo et les agences

Les accords bilatéraux II seront discutés séparément au Parlement
Le débat aura lieu lors de la session d’hiver.
L’UDC a annoncé un référendum contre Schengen/Dublin.

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