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Les donateurs du Kosovo s’engagent

La communauté internationale a déjà investi des milliards pour la reconstruction du Kosovo. Keystone

Même politiquement indépendante, l'ancienne province serbe continue à vivre essentiellement de la générosité de ses donateurs, réunis ce vendredi à Bruxelles. Comme d'autres pays, la Suisse a promis d'augmenter son aide.

Objectif de la conférence: réunir 1,5 milliard d’euros de promesses de dons, soit 2,4 milliards de francs suisses. De cette somme, 410 millions viendront des Etats-Unis, tandis que l’Union européenne a prévu une aide de 322 millions de francs jusqu’en 2009, au titre de «contribution à une pré-adhésion».

La Suisse quant à elle a pris des engagements à hauteur de 76,8 millions de francs pour les années 2008 à 2011. C’est 16 millions de plus que le budget initial prévu pour cette période.

De ce montant, 21,1 millions seront destinés à l’environnement et 8,2 au secteur de l’énergie. La Suisse accordera également 8 millions pour l’allègement de la dette, 6,6 pour le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit et 5,6 pour la bonne gouvernance.

«La Suisse attache un grand intérêt à la stabilisation et à l’intégration progressive en Europe du Kosovo et de la région des Balkans occidentaux», précise un communiqué de la DDC, l’agence publique de coopération au développement.

Phase de transition

Jusqu’à présent, plus de 40 Etats – dont la Suisse – ont reconnu l’indépendance du Kosovo. La nouvelle constitution est entrée en vigueur à la mi-juin. L’ONU a décidé en même temps d’ajuster son administration de transition lancée en 1999, à la fin de la guerre.

Peu à peu, c’est le gouvernement kosovar qui va prendre les rênes, avec l’aide de l’UE, comme l’a décidé la mission européenne au Kosovo (EULEX). Mais l’ONU continuera à jouer un rôle essentiel.

Le changement d’administration a des conséquences pour l’engagement helvétique. La Suisse collabore désormais à EULEX, en plus de l’engagement militaire de la Swisscoy depuis neuf ans.

Parmi les 1900 fonctionnaires d’EULEX figurent treize experts civils suisses. Ils se trouvent déjà sur place. Parmi eux, des policiers, des experts du droit civil et de la coopération au développement.

Cependant, le plus célèbre des Suisses actifs sur place va bientôt rentrer. Le chef de la mission de l’OSCE, Tim Guldimann, quitte en effet ses fonctions fin septembre, après seulement un an.

Bientôt une ambassade

L’indépendance aura également des conséquences dans le domaine de la migration. «Le nouvel Etat manque de cadres formés pour avoir des relations internationales», explique l’ambassadeur Christian Meuwly, responsable des relations avec le Kosovo au ministère suisse des Affaires étrangères.

Berne a notamment offert à Pristina une formation pour que l’établissement de papiers d’état civil dans les consulats kosovars ne prenne pas trop de temps.

Cette offre répond également à un besoin suisse, déclare l’ambassadeur. Pour lui, les quelque 150’000 ressortissants kosovars en Suisse souhaiteraient assurément une représentation de leur pays. Et dans ce domaine, ils pourraient être rapidement satisfaits. Récemment, le président kosovar Fatmi Sejdiu a dit que la Suisse serait un des premiers Etats dans lequel son pays ouvrirait une ambassade.

Pas de problème de neutralité

Par ailleurs, Christian Meuwly est convaincu que la participation suisse ne présente aucun risque du point de vue de la politique de neutralité. «La mission européenne EULEX est une opération civile, légitimée par l’ONU», rappelle l’ambassadeur.

Et d’ajouter que la protection et la promotion des minorités (serbe notamment) est également un sujet important pour la Suisse. Ceci afin de «diminuer l’impact des barrières ethniques».

swissinfo et les agences

Les quelques 200 hommes de la Swisscoy sont l’engagement le plus connu de la Suisse dans l’ancienne province serbe. Cette troupe fait partie des 16’000 soldats de la KFOR, la mission militaire de maintien de la paix de l’OTAN. En juin, le Parlement a prolongé la mission de la Swisscoy jusqu’en 2011.

Dans le domaine civil, les points forts de l’engagement helvétique sont le développement et la promotion de l’économie, de la démocratie, des infrastructures publiques et de la coopération migratoire. Une des préoccupations majeures de la Suisse est la question des minorités, notamment les Serbes du nord du Kosovo.

Après l’échec de toutes les négociations internationales visant à lui trouver un statut, le Kosovo a proclamé son indépendance le 17 février 2008. Indépendance reconnue dix jours plus tard par la Suisse, qui avait été dès 2005 le premier pays du monde à plaider pour cette solution.

Aujourd’hui, plus de 150’000 Kosovars résident en Suisse. Ils font partie des 270’000 ressortissants des Balkans établis dans le pays.

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