Les débordements extrémistes condamnés
Le gouvernement condamne les insultes et les gestes déplacés adressés aux orateurs lors de diverses manifestations officielles en Suisse.
Deux ministres ont récemment été la cible d’éléments perturbateurs: Samuel Schmid le 1er Août au Grütli et Christoph Blocher à Winterthour ainsi qu’à Saignelégier le week-end dernier.
Le Premier Août, le discours du président de la Confédération Samuel Schmid avait été perturbé par des extrémistes de droite sur la prairie du Grütli. Son collègue Christoph Blocher était lui victime des extrémistes de gauche lors de son discours pour la fête nationale à Winterthour.
Et dimanche, Christoph Blocher était à nouveau pris pour cible, cette fois-ci par le collectif altermondialiste et les autonomistes jurassiens qui ont manifesté à Saignelégier contre la politique d’asile du ministre démocrate du centre (UDC, droite dure).
Pas de mesures spéciales
Lors de sa séance hebdomadaire, le Conseil fédéral s’est penché sur la question mercredi. Le gouvernement a jugé ces comportements «indignes de notre pays, quelle que soit leur origine». S’il les condamne «avec fermeté», il n’entend toutefois pas prendre de mesures spécifiques.
En ce qui concerne le Grütli, le Conseil fédéral estime qu’il a une responsabilité particulière car le lieu appartient à la Confédération et à son histoire. Il s’agit pour lui de «garantir la valeur symbolique» de ce lieu, qui «mérite une protection spéciale et le respect».
Une interdiction d’accéder au site n’est cependant pas prévue. Il appartient aux autorités cantonales et à la Commission du Grütli de prendre ou non des mesures. Des propositions de la part de cette dernière sont d’ailleurs attendues d’ici la fin de l’année, a rappelé Samuel Schmid.
Selon le président de la Confédération, la présence future ou non d’un conseiller fédéral sur la prairie légendaire n’a pas non plus été abordée. Il a toutefois précisé qu’il y était personnellement favorable.
Responsabilité de l’UDC?
Enfin, le Conseil fédéral n’a pas non plus l’intention de montrer du doigt l’UDC. Samuel Schmid a ajouté que le collège n’avait pas discuté mercredi des accusations lancées contre ce parti.
Récemment, le ministre socialiste Moritz Leuenberger avait accusé l’UDC de coresponsabilité dans les débordements de l’extrême droite.
Mercredi, Christoph Blocher a pour la première fois réagi à ces critiques. Sur les ondes de la radio alémanique DRS, il a relativisé les événements du Grütli. Il a notamment estimé que les débordements dont il avait été lui-même victime à Winterthour étaient plus graves que ceux du Grütli.
swissinfo et les agences
Grütli, 1er août: discours de Samuel Schmid perturbé par les extrémistes de droite
Winterthour, 1er août: discours de Christoph Blocher perturbé par les extrémistes de gauche
Saignelégier, 14 août: Christoph Blocher conspué par les altermondialistes et les autonomistes jurassiens
– La Fête nationale du Premier Août a été introduite en 1891. C’est un jour férié officiel depuis 1994.
– La colline du Grütli est considérée comme le berceau de la Suisse. C’est là qu’aurait été conclu le pacte de 1291 entre représentants des cantons d’Uri, Schwyz et Unterwald, à l’origine de la Suisse moderne de 1848.
– Depuis une dizaine d’années, des extrémistes de droite se rendent à la célébration de la fête nationale sur le Grütli.
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