Les familles des victimes veulent des réponses
Jugés pour homicide par négligence, deux ans et demi après l'accident de canyoning de Saxetbach, les responsables d'Adventure World clament leur innocence.
Le 27 juillet 1999, 21 amateurs de sport extrême – des étrangers pour la plupart – perdaient la vie dans les gorges du Saxet.
Le procès des responsables présumés du drame – qui s’est ouvert lundi à Interlaken – est suivi de très près en Suisse. Mais également en Australie.
Et pour cause, le drame du Saxetbach a causé la plus grande perte en vies humaines jamais enregistrée par l’Australie à l’étranger en temps de paix.
L’orage menaçait d’éclater
En été 1999, les familles des quatorze victimes australiennes étaient venues en Suisse pour récupérer les corps de leurs enfants et petits-enfants.
Deux ans et demi après, elles ont refait le voyage vers la Suisse. Mais, cette fois-ci, en espérant bien obtenir des réponses à leurs nombreuses interrogations.
A commencer par celle-ci: pourquoi les responsables d’Adventure World se sont-ils aventurés dans les gorges du Saxetbach? D’autant plus que le ciel était menaçant et que l’orage risquait de gonfler le torrent.
Le matin du 27 juillet, plusieurs participants à cette expédition en eau-vive avaient d’ailleurs fait part de leurs inquiétudes concernant la météo. Certains avaient même signalé aux guides les nuages qui se massaient au-dessus de leurs têtes.
Eviter de nouvelles tragédies
Bill Peel – dont le fils aîné est mort noyé ce jour-là – s’est porté partie civile. Au-delà des dommages et intérêts – qui peuvent monter jusqu’à 40 000 francs -, il espère que ce procès permettra d’éviter de nouvelles tragédies.
«Si tout cela pouvait contribuer à renforcer la sécurité des jeunes qui voyagent à l’étranger, affirme Bill Peel, je serais un homme heureux. Si ce procès permettait de sauver la vie de ne serait-ce qu’une seule personne, mon fils ne sera pas mort pour rien.»
L’Australienne Kelly Swanson-Roe, elle, a survécu au drame. Mais, ce 27 juillet 1999, elle a perdu son mari dans les gorges de Saxetbach. Pour elle, les membres de l’expédition n’étaient pas des fous de l’extrême.
«Nous ne nous doutions pas qu’il s’agissait d’une activité dangereuse, lance Kelly. On était là pour s’amuser. Nous faisions confiances à nos guides.»
Stéphane Hiscock, Sydney
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