Les Marcos sauvent leurs fonds
Le tribunal anti-corruption de Manille juge insuffisantes les preuves de «détournement» et de «forfaiture» apportées par l'Etat philippin.
Nouvel épisode dans le feuilleton rocambolesque des fonds de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos. Par trois voix contre deux, les juges du «Sandiganbayan» ont rejeté les accusations lancées par le gouvernement philippin.
En clair, pour les magistrats du tribunal anti-corruption, les autorités n’ont pas apporté la preuve que la famille Marcos «contrôlait cet argent de manière illégale».
Cela ne change rien pour la Suisse
Le gouvernement espérait bien obtenir un feu vert définitif pour récupérer les 600 millions de dollars identifiés dans les banques helvétiques et rapatriés à Manille où ils dorment sur un compte bloqué.
C’est le contraire qui s’est passé. «Ce verdict n’est pas loin d’innocenter la famille Marcos, même si ce n’est pas écrit comme ça», regrette le journaliste philippin Rauel Landingin, qui a suivi l’affaire.
Pour la Suisse, ces atermoiements politico-judiciaires ne changent pas grand-chose. La Confédération estime avoir retourné à Manille la totalité des fonds Marcos dûment identifiés.
Même si des doutes subsistent encore sur d’autres fonds appartenant aux filles de l’ancien dictateur. L’une d’entre elles, Irène, aurait d’ailleurs tenté, l’an dernier, de récupérer et de transférer des sommes importantes toujours entreposées à l’UBS.
Un incroyable ratage
Les vrais perdants de l’affaire sont les policiers et les hauts fonctionnaires philippins. Qui tentent, depuis 1986, de récupérer les avoirs financiers pillés entre 1968 et 1986 par l’ancien dictateur et sa famille.
«Pendant des années, ils nous ont donné des leçons. Et pour en arriver là, lâche un diplomate suisse basé à Manille. Quel gâchi…»
Richard Werly, Manille
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