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Les négociations sur le Sri Lanka reprennent à Genève

Poignée de main entre le Tamoul SP Thamilchelvan (à gauche) et le Sri lankais Nimal Siripala, sous l'œil de la diplomate suisse Heidi Tagliavini. Keystone

Des représentants du gouvernement et des rebelles tamouls ont entamé samedi à Genève deux jours d'entretiens destinés à stopper l'escalade de la violence au Sri Lanka.

Au nom de la Suisse, pays hôte de ces négociations, l’ambassadrice Heidi Tagliavini a rappelé aux belligérants leur obligation de respecter le droit international humanitaire.

Les chefs des deux délégations, le ministre srilankais Nimal Siripala de Silva et le chef politique des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) SP Thamilchelvan se sont serrés la main devant les journalistes à l’invitation du médiateur norvégien, le ministre du développement international Erik Solheim.

En ouverture des discussions, Heidi Tagliavini, cheffe suppléante de la direction politique au ministère suisse des Affaires étrangères, a dit aux parties qu’«en tant que dépositaire des Conventions de Genève», la Suisse se devait de leur rappeler «leur obligation de respecter le droit international humanitaire, et en particulier de protéger les civils».

Elle a ajouté que la Suisse considère comme un geste de confiance la reprise des négociations directes, interrompues depuis une précédente rencontre les 22 et 23 février, déjà tenue en Suisse.

«Le besoin d’une nouvelle ronde de discussions ne pouvait pas être plus urgent», a dit la diplomate suisse, en soulignant que le processus de paix avait été sérieusement mis en danger par les affrontements de ces derniers mois.

Encourageant les belligérants à adopter une attitude constructive, Heidi Tagliavini a déclaré que «les entretiens seront un succès si la situation de la population civile s’améliore et que la violence diminue». Elle espère que les deux camps pourront se mettre d’accord sur «ce petit pas», qui est néanmoins une pas «important».

Seule issue

Assis entre les tables des deux délégations de huit personnes chacune, le médiateur norvégien Erik Solheim a affirmé que les entretiens devront porter à la fois sur les aspects humanitaires, militaires et politiques.

«Un large accord existe dans la communauté internationale sur le fait que la seule issue est de traiter à la fois ces trois aspects du conflit», a dit le ministre norvégien.

Il a rappelé que son pays a entamé sa médiation depuis sept ans. «Nous sommes patients et nous serons utiles aussi longtemps que cela sera nécessaire, mais la communauté internationale est impatiente de voir des progrès», a fait remarquer Erik Solheim, en soulignant que l’aide financière extérieure au Sri Lanka dépend aussi de la fin des combats.

Le ministre norvégien a déploré le déplacement de plus de 200’000 civils depuis la dernière rencontre en février, ainsi que la mort de 1000 à 2000 personnes «autant qu’au Liban», sans oublier les disparitions et les exécutions sommaires.

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A huis clos

Les rebelles insistent pour que les questions humanitaires soient abordées en priorité, notamment la réouverture de la principale route d’accès à la péninsule de Jaffna, dans le nord de l’île. Cette fermeture entraîne un quasi-blocus de la péninsule, où un demi-million de personnes ont un urgent besoin d’aide.

Les entretiens ont lieu à huis clos. Ils sont prévus jusqu’à dimanche soir. Le LTTE se bat pour l’autonomie du nord-est du Sri Lanka depuis 1972. Au moins 65’000 civils et militaires ont été tués dans ce conflit depuis le début de l’insurrection tamoule.

swissinfo et les agences

En tant que pays hôte de ces négociations, la Suisse fournit le soutien logistique. La Norvège officie comme pays médiateur.

C’est la diplomate suisse Heidi Tavaglini qui a ouvert les discussions, en compagnie du ministre du développement international norvégien Erik Solheim.

En mars de cette année, la Suisse s’est engagée à doubler son aide au Sri Lanka pour les reconstructions d’après le tsunami, promettant une nouvelle tranche de 10,9 millions de francs.

Mais les nouvelles flambées de violence ont sérieusement compromis le travail sur le terrain. En août, 17 coopérants ont été tués dans le nord-est de l’île.

La guerre civile au Sri Lanka a éclaté en 1983.
Elle a fait 65’000 victimes avant la trêve de 2002, négociée sous l’égide de la Norvège.
Les rebelles veulent la création d’un Etat séparé pour la minorité tamoule.
De son côté, le gouvernement refuse la partition du pays, mais se dit prêt à offrir l’autonomie aux Tamouls.
Plus de 35’000 Sri Lankais, majoritairement tamouls, vivent en Suisse.

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