Les partis suisses condamnent l’assaut américain
Les partis représentés à l'assemblée fédérale ont dénoncé l'intervention des Etats-Unis sans mandat de l'ONU.
Ils exigent que la Suisse s’engage au niveau diplomatique et humanitaire et n’apporte pas son soutien aux efforts de guerre des belligérants.
Loin de contester la nature dictatoriale du régime de Saddam Hussein et son refus de coopérer, les parlementaires suisses de tous bords ont souligné que cette guerre constituait une violation manifeste du droit international.
Un front commun
A gauche comme à droite de l’échiquier politique, les critiques ont en effet fusé contre l’attitude des Etats-Unis qui consacre la primauté de la force sur le droit. A ce petit jeu, Patrice Mugny (Verts/GE) et Josef Zisyadis (POP/VD) se sont montrés les plus virulents.
Le premier a affirmé que le comportement de Washington, qui réussissait selon lui à faire passer un massacre pour un œuvre de salubrité publique, consacrait l’émergence d’une nouvelle forme de grand banditisme international. Le second a simplement qualifié les USA d’Etat «hooligan».
Plusieurs orateurs ont également fait part de leur scepticisme quant aux retombées positives de la voie choisie par les Américains. Ainsi, la présidente du Parti radical Christiane Langenberger a affirmé douter que ces derniers seront accueillis en sauveurs par la population irakienne.
La présidente du Parti socialiste Christiane Brunner n’a pas hésité à parler d’une faute politique. Selon elle, les valeurs comme la démocratie, la paix et la primauté du droit ne s’imposent pas par la guerre.
Des voix se sont encore élevées pour souligner que les Etats-Unis étaient un pays ami avec lequel il fallait garder de bonnes relations. De fait, toute tentation de boycott et d’anti-américanisme devaient être bannis.
Enfin le fait que l’ONU, en raison des divisions du conseil de sécurité, n’ait pas réussi à empêcher cette guerre a été déploré. L’UDC et les Démocrates suisses saisissant même l’occasion pour demander le retrait de la Suisse de l’organisation.
Pour une Suisse neutre
Par la voix des parlementaires, les partis ont encore exigé que la Suisse mette tout en oeuvre pour que la guerre cesse le plus rapidement possible en s’engageant notamment aux niveaux diplomatique et humanitaire.
Selon eux, la Suisse doit également rester neutre et interdire les survols de son territoire à des fins militaires. Pour conclure, ils ont appelé le Conseil fédéral à suspendre les exportations de matériel militaire et à prendre des mesures immédiates de sécurité intérieure.
swissinfo et les agences
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