Les Suisses du Tour de 1952 à 2003

Ces cinquante dernières années, aucun cycliste suisse n'a réussi à rééditer les exploits de Ferdi Kubler et Hugo Koblet.

Mais, de Walter Diggelmann à Rubens Bertogliatti – en passant par Tony Rominger et Alex Zülle -, plusieurs ont brillé de mille feux.

1952 – A 37 ans

A ce jour, le Zurichois Walter Diggelmann détient le record en âge d’un Suisse ayant remporté une étape: âgé de 37 ans, il s’est imposé le 3 juillet 1952 au terme de l’étape Mulhouse – Lausanne de 252 kilomètres.

Pour la première fois cette année-là, le Tour arrive en altitude à l’Alpe d’Huez, Sestrières et au Puy de Dôme.

1953 – En vert

A l’occasion du cinquantenaire de la «Grande Boucle» les organisateurs créent le maillot vert pour désigner le meilleur sprinter du peloton. Le Thurgovien Fritz Schaer est le premier à le ramener à Paris après avoir remporté les deux premières étapes.

1954 – Unique

La seule et unique fois où la Suisse a remporté le challenge par équipes, créé en 1930

1981 – A la musette…

A la recherche d’un coureur puissant, capable de sprinter et excellent rouleur pour les contre-la-montre par équipes, Peter Post, directeur sportif de l’équipe hollandaise Ti-Raleigh, engage un jeune Suisse, Urs Freuler.

Le contrat de ce néophyte sur le Tour porte sur dix jours au maximum. Il stipule qu’il serait payé à la «musette (au jour le jour)», soit 800 francs par jour. Une première pour un coureur suisse.

Le Glaronnais s’impose au sprint lors de la 8e étape Pau – Bordeaux. Par équipes (la première eut lieu en 1927) Ti-Raleigh imposait sa loi à Nice (40 km) et entre Narbonne et Carcassonne (77 km).

1982 – Equipes de marque

Une première au plan des équipes des marques: la Suisse est représentée par «Cilo -Aufina», l’association d’un constructeur de cycles et d’une banque.

1983 – Combatif

Vainqueur de l’étape Roubaix – Le Havre (300 km), le Genevois d’origine fribourgeoise, Serge Demierre reçoit le titre du coureur le plus combatif. A ce jour, il est le seul Suisse à détenir cet honneur.

1983 (bis) – L’exploit aux Champs

En 1975 l’opiniâtreté du journaliste Yves Mourousi à défendre son idée de l’arrivée du Tour aux Champs-Elysées se concrétise. Huit ans plus tard un Suisse inscrit son nom sur la fameuse avenue en terminant premier de l’ultime étape qui arrive à Paris : Gilbert Glaus.

Parti de loin, le Fribourgeois impose sa pointe de vitesse à Sean Kelly. Porteur et vainqueur définitif du maillot vert l’Irlandais est ainsi privé de son unique espoir de remporter une étape…

1992 – Zülle en blanc

Deuxième du prologue de San Sebastian derrière Miguel Indurain, le Saint-Gallois endosse le maillot blanc, signe distinctif du meilleur jeune de moins de 25 ans, créé en 1975.

Le lendemain 5 juillet, jour de ses 24 ans, il endossait le maillot jaune au soir de la deuxième étape.

1993 – Lot de consolation

Vainqueur de trois étapes (Serre Chevalier, Isola et le contre-la-montre de Monthlery) Tony Rominger termine deuxième Tour, barré par L’Espagnol Miguel Indurain.

Le Zougois devra se satisfaire du maillot à pois (introduit pour la première fois en 1975), signe distinctif du meilleur grimpeur, institué en 1933. Il est l’unique Suisse, à ce jour, à avoir inscrit son nom à ce palmarès.

1996 – Bon anniversaire

Au lendemain de son 28e anniversaire, Alex Zülle devient le premier Suisse à remporter un prologue. A sa descente de vélo à Bois-le-Duc en Hollande, le Saint-Gallois dira: «Avec 24 heures de retard c’est un très beau cadeau d’anniversaire».

1998 – Le scandale Festina

L’affaire Festina éclabousse le Tour de France. Convaincus de dopage à l’EPO, les Suisses Laurent Dufaux, Alex Zülle et Armin Meier notamment sont obligés de poser pied à terre. Ils seront privés de compétition durant plusieurs mois.

2002 la surprise Bertogliati

L’été passé, le Tessinois Rubens Bertogliati s’impose à la surprise générale lors de la première étape au Luxembourg. Un exploit qui lui a valu d’endosser pour quelques heures le fameux maillot jaune.

2003 – Le doyen

Né le 24 juillet 1919, à 84 ans Ferdi Kubler est le doyen des vainqueurs du Tour (1950) encore en vie…

swissinfo, Pierre-Henri Bonvin

Références: «Histoire du Tour de France», «Le Tour des Suisses», «VELO magazine», «L’Histoire, les archives du Tour», «VELO Gotha», «Almanacco del Ciclismo», «Dictionnaire du cyclisme».

En bref

Les vainqueurs du Tour de France (fin):

– 1953-1954-1955: Louison Bobet (FRA)

– 1956: Roger Walkowiak (FRA)

– 1957-1961-1962-1963-1964: Jacques Anquetil (FRA)

– 1958: Charly Gaul (LUX), 70 ans

– 1959: Federico Bahamontes (ESP)

– 1960: Gastone Nencini (ITA), décédé en 1980

– 1965: Felice Gimondi (ITA)

– 1966: Lucien Aimar (FRA)

– 1967: Roger Pingeon (FRA)

– 1968: Jan Janssen (PBS)

– 1969-1970-1971-1972-1974: Eddy Merckx (BEL)

– 1973: Luis Ocana (ESP)

– 1975-1977: Bernard Thévenet (FRA)

– 1976: Lucien Van Impe (BEL)

– 1978-1979-1981-1982-1985: Bernard Hinault (FRA)

– 1980: Joop Zoetemelk (PBS)

– 1983-1984: Laurent Fignon (FRA)

– 1986-1989-1990: Greg LeMond (USA)

– 1987: Stephen Roche (IRL)

– 1988: Pedro Delgado (ESP)

– 1991-1992-1993-1994-1995: Miguel Indurain (ESP)

– 1996: Bjarne Riis (DAN)

– 1997: Jan Ullrich (ALL)

– 1998: Marco Pantani (ITA)

– 1999-2000-2001-2002: Lance Armstrong