Les Suisses fument de moins en moins
La consommation de tabac recule en Suisse, se réjouit l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) qui a lancé vendredi une nouvelle campagne de prévention.
Parallèlement, en collaboration avec les assureurs maladie et le Secrétariat d’Etat à l’économie, l’OFSP a décidé de s’attaquer au tabagisme passif dans les entreprises.
Portant sur un échantillon de 10’000 personnes, la dernière Enquête suisse sur le tabagisme montre que les fumeurs quotidiens – ceux qui fument en moyenne 16 cigarettes par jour – ne représentent plus que 30% de la population en 2005, contre 33% en 2001. Parallèlement, la part des ex-fumeurs est passée de 19% à 21%.
Les très jeunes, en particulier, fument moins qu’auparavant. Chez les 14-19 ans, la proportion des fumeurs est passée de 31% en 2001 à 25% en 2005.
Dans la catégorie des 55-65 ans, cette proportion se maintient à un niveau bas avec 16% l’an dernier, contre 18% en 2001.
A noter que la proportion de fumeurs est plus importante dans la tranche d’âge des 20-24 ans. Elle a même passé de 28% en 2001 à 30% en 2005.
Nouvelle campagne
Le programme de prévention du tabagisme lancé en 2001 et prolongé jusqu’en 2007 par le gouvernement porte ses fruits, se félicite le directeur de l’OFSP Thomas Zeltner. L’objectif reste un pourcentage de fumeurs qui se situe entre 20% et 25%.
Fort de ce constat réjouissant, l’OFSP a baptisé sa nouvelle campagne «Bravo!». Présentée vendredi à Berne, elle s’adresse cette fois à ceux qui s’engagent à renoncer au tabagisme dans le domaine du sport, dans les écoles, les transports publics, les restaurants et surtout sur le lieu de travail.
«Nous ne voulons pas une Suisse sans fumée, le but n’est pas la consommation zéro», précise Thomas Zeltner, qui se dit opposé à toute règlementation pour les locaux privés et à toute discrimination des fumeurs.
Fumée passive
En plus de cette campagne, l’OFSP, le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) et les assureurs maladie (Santésuisse) veulent renforcer la lutte contre la fumée passive.
Actuellement, deux entreprises sur dix autorisent encore la fumée au travail ou ne l’interdisent que partiellement, souligne Hans-Ulrich Scheidegger, suppléant du directeur du travail au seco.
Selon le rapport du gouvernement sur la protection contre le tabagisme passif du 10 mars 2006, les coûts économiques engendrés par la fumée passive atteignent quelque 500 millions de francs par an.
Si le directeur de l’OFSP ne veut pas se prononcer sur une éventuelle nouvelle hausse du prix du paquet, il relève que les hausses de prix ont un impact sur la consommation et qu’elles sont dès lors «souhaitables».
Rappelons que les ventes de cigarettes ont baissé de 10% entre 2001 et 2005.
La lutte continue
Pour mémoire, à l’instar de 167 autres Etats, la Suisse a signé la convention de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac.
Elle a par ailleurs augmenté le prix du tabac, créé un fonds de prévention et exigé une déclaration rigoureuse des produits, ainsi qu’un avertissement sur l’emballage.
Enfin, note le directeur de l’Office fédéral de la santé publique, l’attitude de la population a aussi nettement changé.
Les cantons sont mis sous pression et ne restent pas inactifs. En mars, par exemple, l’interdiction de fumer dans les lieux publics a été plébiscitée en au Tessin.
La régulation de la publicité et l’interdiction de la vente aux jeunes ont été introduites ou sont en projet dans plusieurs cantons.
swissinfo et les agences
La part de la population suisse qui fume est passée de 33% en 2001 à 30% en 2005.
Chez les 14-19 ans, cette proportion est tombée de 31% à 25%.
Avec sa campagne «Bravo!», l’OFSP s’est fixé pour objectif de faire passer la part des fumeurs entre 20 et 25%.
En Suisse, 64% de la population est favorable à une interdiction de fumer dans les restaurants.
– Le tabac était inconnu en Europe jusqu’au 16ème siècle. A cette époque, les fumeurs ne représentaient qu’une petite minorité de la population.
– C’est la cigarette, inventée en Orient et introduite en Europe au milieu du 19ème siècle par les Turcs à l’occasion des guerres de Crimée, qui a permis une extension de ce nouveau produit.
– Mais la croissance exponentielle de la cigarette trouve son origine dans les Guerres mondiales du 20ème siècle, en particulier la Seconde, qui a vu l’introduction puis le succès fulgurant des cigarettes blondes.
– Selon l’Organisation mondiale de la santé, on compterait aujourd’hui quelque 650 millions de fumeurs dans le monde.
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