Les Suisses ne brillent pas aux Paralympiques
La délégation suisse n'a pas eu le succès escompté aux Jeux paralympiques de Turin, conclus dimanche. Elle n'a obtenu que deux médailles, contre sept projetées.
Hugo Wölfli, président de Swiss Paralympic Committee, pense déjà à Vancouver 2010 et aux changements à apporter.
Deux médailles, une d’argent et une de bronze: le bilan de l’équipe de Suisse aux Jeux paralympiques de Turin, disputés du 10 au 19 mars, est bien en deçà des buts fixés.
«Sept podiums étaient un objectif prudent, souligne Hugo Wölfli, président de Swiss Paralympic Committee (SPC) et chef de la délégation helvétique en Italie. Nous sommes déçus, mais pas abattus. Nous avons aussi joué de malchance.»
Champion olympique en titre du slalom géant, Hans-Jörg Arnold s’est blessé lors de la descente, et n’a pas pu pleinement défendre ses chances dans sa discipline de prédilection. Chiara Devittori (ski de fond, 15 km) et Hans Burn (ski alpin, descente) se sont eux classés quatrième.
Thomas Pfyl sauve la Suisse
Dans le Piémont, un seul Suisse est parvenu à tirer son épingle du jeu. Les deux médailles obtenues sont en effet l’œuvre de Thomas Pfyl (19 ans) en ski alpin (2e en slalom spécial et 3e en slalom géant). Le Schwytzois a également terminé quatrième du super-G.
«Ces résultats sont encourageants pour l’avenir», se réjouit Hugo Wölfli. Mais ils ne vont pas empêcher le président du SPC de convoquer une séance avec les responsables des deux associations suisses concernées par le sport handicap (PLUSPORT et l’Association suisse des paraplégiques).
«Nous devons tirer les leçons en vue de Vancouver 2010, explique-t-il. Les structures actuelles ne nous permettent plus d’être aussi compétitifs que d’autres nations, comme celles des pays d’Europe de l’Est.»
Avec respectivement 33 et 25 médailles, la Russie et l’Ukraine ont réalisé les plus belles moissons de ces Jeux paralympiques.
«Dans ces pays, comme en Australie d’ailleurs, certains athlètes sont professionnels. En Suisse, ce n’est pas encore le cas», met en évidence Hugo Wölfli.
Professionnaliser les structures
Le président du SPC garde néanmoins espoir: «Faire de nos sportifs des semi-professionnels n’est pas utopique. Ils doivent pouvoir consacrer, 25% à 50% de leur temps à l’entraînement. C’est une nécessité.»
Le problème est évidement économique. «La question est: comment couvrir ces frais?», s’interroge Hugo Wölfli.
«Le cas du ski alpin est éloquent. Nos skieurs passent actuellement une soixantaine de jours sur les pistes. Lorsque la neige fait défaut à un endroit, des déplacements, coûteux, sont nécessaires. Doubler le nombre de jours d’entraînement n’est financièrement pas sans conséquence.»
Cette question sera à l’ordre du jour ces prochaines semaines, tout comme celle des entraîneurs.
«Nous avons engagé quatre entraîneurs cet hiver, deux pour le ski alpin, deux pour le ski nordique, reprend Hugo Wölfli. Ils fournissent un grand travail. A nous de les soutenir en leur donnant les moyens d’être encore mieux formés.»
swissinfo, Raphael Donzel
La Suisse a obtenu deux médailles (une en argent et une en bronze) et sept diplômes aux Jeux paralympiques de Turin.
Les deux podiums ont été réalisés par le Schwytzois Thomas Pfyl en ski alpin (2e en slalom spécial et 3e en slalom géant).
Championne du monde de curling en 2002, l’équipe helvétique (mixte) n’a pris que la 6e place.
En ski de fond, la Tessinoise Chiara Devittori a été proche du podium à trois reprises (4e sur 15 km, 5e sur 5 km et 10 km).
La Suisse figure finalement au 13e rang du classement par nations (7e en 2002 à Salt Lake City).
– L’histoire des JO pour personnes handicapées remonte à 1948, grâce à l’initiative du médecin Ludwig Guttman.
– Mais c’est en 1960 à Rome que les premiers Jeux paralympiques officiels ont accueilli 400 athlètes de 23 nations différentes.
– Les premiers Jeux paralympiques d’hiver, eux, ont eu lieu en 1967 en Suède.
– La Suisse a été le premier pays à se doter d’un comité paralympique, en 1989.
– Par rapport aux Jeux paralympiques de Salt Lake City, le nombre de catégories et de médailles ont été fortement réduites.
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