Les Suisses sont à la peine à la Vuelta
A mi-parcours du Tour d'Espagne, il n'y a pas grand chose de positif à tirer du bilan des Suisses. Seul Beat Zberg a obtenu une victoire d'étape. C'est l'arbre qui cache la forêt. Quant à Oscar Camenzind, il a abandonné au soir de la 13e étape. Pour mieux rebondir aux Mondiaux de Lisbonne?
Le 56e Tour d’Espagne a résolument tourné à un championnat d’Espagne par étapes. Après deux semaines de course, seuls l’Américain Levy Leipheimer (4e) et le Colombien Santiago Botero (8e) se sont immiscés dans les 15 premiers du classement général. Et les Suisses? Ils roulaient résolument vers le désastre présumé quand Beat Zberg – le mieux placé au classement général (24e à 17’12 ») – a remporté la 13e étape, vendredi à Port Aventura. Avec l’Allemand Erich Zabel (trois étapes), le Britannique Millard et le Colombien Botero c’est le seul étranger à s’être imposé depuis le départ de Salamanque.
En quelque sorte, c’est l’arbre qui cache la forêt. Il n’y a pas si longtemps, les Suisses jouaient les premiers rôles. La saison passée, Alex Zülle était resté huit jours en «amarillo» avant de s’effondrer. Il ne savait pas encore que l’été 2000 signifiait l’automne de sa carrière. Passé à l’entre-saison de l’équipe espagnole «Banesto» à la formation allemande «Team Coast», il traîne sa misère sur des routes qui le virent triompher en 1996 et 1997.
Embryon de réponse
Voilà qui enlève une épine du pied à Jean-Claude Leclercq. Le nouveau directeur technique de la Fédéradion suisse ne peut toutefois s’expliquer «cette différence entre les performances passées et actuelles» du Saint-Gallois. Qui n’est pas sorti indemne du piège du dopage lors de son passage chez «Festina» en 1998. Part ailleurs, une rupture sentimentale ajoute à son désarroi.
Mauro Gianetti, son équipier chez «Coast», apporte peut-être un embryon de réponse aux revers de Züllé: «Plus que tout autre, Alex a été marqué par notre non-sélection pour le Tour de France». Un Mauro Gianetti lui aussi plongé dans les profondeurs du classement. Certes, le Tessinois n’avait d’autres ambitions que se mettre au service de son leader espagnol Escartin, candidat au podium.
Venu au Tour d’Espagne se rassurer sur ses possibilités dans un grand Tour, Beat Zberg à d’ores et déjà sauvé, et son Tour, et sa saison. Au départ, il espérait jouer une place au classement général. Rapidement il a revu ses objectifs à la baisse: «Je limite mes ambitions à un accessit dans une étape, voire la victoire». C’est fait!
Leur bonhomme de chemin
Son frère Markus a également pris le départ de la Vuelta en quête de succès. Sur ces routes, en 1998, il remportait deux victoires d’étape (Cordoba, Madrid). Hélas! Une chute le troisième jour mit un terme prématuré et à son Tour d’Espagne et à sa saison. Il tire un trait sur les Mondiaux du Portugal. Désormais, les séances de physiothérapie remplacent les sorties d’entraînement…
Après le forfait quasi certain de Montgoméry, cela ne fait les affaires de Jean-Claude Leclercq qui, heureusement, va trouver un Beat Zberg très motivé. Reste Oscar Camenzind, venu en Espagne sans autres ambitions que de préparer les Championnats du monde. Or, vendredi à Port Aventura, le Schwytzois a abandonné. C’est en Suisse qu’il va préparer les Mondiaux dans l’espoir de renouveler sa victoire de 1998 à Valkenburg.
Quant aux Niki Aebersold, Fabian Jecker – le vainqueur du Tour du Portugal – et Rolf Huser (arrivé hors délai jeudi à Arcalis il a été repêché par la mansuétude du jury), ils poursuivent leur bonhomme de chemin. Un chemin que Michel Klinger (Festina), pourtant annoncé, n’a finalement pas pris…
Pierre-Henri Bonvin
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.