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Les voitures électriques ne décollent pas encore en Suisse

Un chargeur à la station de recharge pour véhicules électriques de l'aire d'autoroute Deitingen nord, canton de Soleure, Suisse.
Un chargeur à la station de recharge pour véhicules électriques de l'aire d'autoroute Deitingen nord, canton de Soleure, Suisse. Keystone / Christian Beutler

Moins de véhicules électriques ont été immatriculés au premier semestre 2024 qu'à la même période l'année dernière. Cela compromet-il les objectifs climatiques de la Suisse?

Les voitures électriques présentent de nombreux avantages pour les automobilistes. Elles sont non seulement beaucoup plus silencieuses que leurs cousines à moteur thermique, mais elles peuvent aussi être rechargées chez soi sur une prise électrique privée.

Elles contribuent en outre largement à la réalisation des objectifs climatiques du pays.

«La mobilité électrique est une technologie clé pour la décarbonation de notre système de transport. Celui-ci est aujourd’hui responsable de plus de 30% des émissions de CO₂. La mobilité électrique contribue de manière importante à la réduction de ces émissions», explique Christoph Schreyer, chef de la section Transports efficaces sur le plan énergétique à l’Office fédéral de l’Energie (OFEN).

Mais pour la clientèle suisse, les inconvénients liés à cette technologie de propulsion alternative semblent l’emporter, du moins cette année. Le nombre de mises en circulation de voitures de tourisme électriques a baissé de 7% au premier semestre 2024 par rapport aux six premiers mois de l’année précédente.

Pour les voitures hybrides plug-in – qui sont classées dans la catégorie des véhicules rechargeables avec les voitures électriques – la croissance n’a été que de 2%. En revanche, les véhicules hybrides classiques, qui ne font pas partie des véhicules rechargeables, ont été très appréciés.

La Suisse en retard sur ses propres objectifs

Avec le recul des nouvelles immatriculations de voitures électriques, la Suisse prend également en retard sur ses propres objectifs. En effet, d’ici 2025, 50% des véhicules nouvellement immatriculés en Suisse devraient être des véhicules électriques.

C’est l’un des engagements de la «Feuille de route pour la mobilité électrique 2025», signée par des représentants de l’économie et des pouvoirs publics afin d’atteindre les objectifs climatiques. Actuellement, la part des véhicules rechargeables nouvellement immatriculés est de 26%.

Les raisons pour lesquelles les véhicules électriques ne sont pas encore des succès commerciaux en Suisse sont multiples. Depuis janvier 2024, les véhicules électriques ne sont plus exonérés d’impôts au niveau fédéral. En outre, l’offre dans le segment de prix inférieur est encore restreinte.

Manque de stations de recharge à domicile

Des sondages du Touring Club Suisse (TCS) montrent également que les gens n’achètent pas de voiture électrique principalement parce qu’ils n’ont pas de borne de recharge chez eux.

«Dans les maisons individuelles, ce n’est pas un problème, car les propriétaires peuvent faire le nécessaire. Dans les immeubles à plusieurs appartements, c’est un défi, car il faut une installation de base et la décision n’appartient pas individuellement aux locataires.

C’est pourquoi nous demandons qu’il y ait des incitations à le faire pour les propriétaires», explique Peter Goetschi, président central du TCS.

Lors de la session de printemps, le Parlement a toutefois rejeté les subventions pour les installations de recharge dans les bâtiments à plusieurs logements. Cette question est du ressort des cantons.

Les véhicules électriques sont plus chers

Les véhicules électriques étant en moyenne toujours plus chers à l’achat que les véhicules à combustion, la Confédération doit créer des incitations, estime Gracia Brückmann, chercheuse en sciences politiques à l’Université de Berne.

«Si l’on pense par exemple au précurseur absolu en matière de mobilité électrique qu’est la Norvège, il faudrait établir une parité dans les prix d’achat entre la voiture électrique et la voiture à combustion. Par exemple par la fiscalité et des avantages.»

En ce qui concerne la «Feuille de route pour la mobilité électrique 2025», de telles mesures arriveront sans doute trop tard et les objectifs ne seront selon toute vraisemblance pas atteints. Le chemin est encore long avant que la voiture électrique ne devienne un phénomène de masse.

Traduit de l’allemand avec DeepL/ptur

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