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Montée de l’extrême droite: la loi ne suffit déjà plus

Ruth Metzler va aborder le problème du néonazisme avec son homologue allemand Otto Schilly, en septembre à Constance. Keystone

«Ruth Metzler a raison de s'inquiéter, mais un article de loi ne suffit pas pour faire taire les néonazis». Président de la Ligue suisse contre le racisme et l'antisémitisme, Claude Torracinta en appelle à une action bien plus vaste.

Une manifestation au Grütli pendant le discours du 1er Août. Des coups de feu contre un squat à Berne. Et une tentative d’incendie dans un centre de requérants argovien. Sans oublier la multiplication des sites néonazis sur Internet. En dénonçant, mardi, dans les colonnes de la Neue Luzerner Zeitung, la montée de l’extrême droite en Suisse, Urs von Däniken s’appuyait sur des faits réels.

D’ailleurs, mercredi, la ministre de la justice en personne s’est faite le relais des préoccupations du patron de la police fédérale. Dans une interview accordée au quotidien alémanique Blick, Ruth Metzler souhaite un examen de l’article 261 bis du Code pénal pour voir si la norme anti-raciste est suffisante pour lutter contre certains actes de propagande néonazie.

Pour Claude Torracinta, ces prises de conscience au plus haut niveau sont évidemment à saluer. Mais le président de la Ligue suisse contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) ne se fait pas trop d’illusions: «mettre le racisme hors-la-loi ne suffira pas à l’éradiquer de la société». Et Claude Torracinta d’en appeler à une vaste prise de conscience du monde politique, qui doit non seulement condamner, mais surtout prévenir la peste brune.

Pour le président de la LICRA, seules de vastes campagnes d’information et d’éducation – où l’école a un rôle important à jouer – permettront de lutter efficacement contre cette tentation qui s’est emparée d’une frange, certes marginale, mais toujours croissante, de la jeunesse.

Face au vide idéologique laissé par des partis politiques de moins en moins crédibles aux yeux des citoyens, estime Claude Torracinta, il ne faut pas s’étonner du succès rencontré par les extrémistes, qu’ils soient populistes ou carrément fascistes et haineux. Surtout auprès de gens qui ne savent plus, ou qui ne veulent pas savoir, quels ravages la peste brune a pu faire avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.

Marc-André Miserez

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