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Pas d’évacuation pour l’instant au Tchad

Les rebelles veulent renverser le président tchadien Idriss Deby. Keystone Archive

Tandis que les rebelles ont attaqué la capitale tchadienne, la Suisse conseille à ses quelques 130 "nationaux" de demeurer chez eux.

Selon Berne, les projets de développement se poursuivent comme en temps normal.

Le Tchad est coutumier des guerres civiles et ce pays africain est de nouveau aux prises avec son cauchemar. Rebelles et troupes gouvernementales se sont livrés à de violentes passes d’armes jeudi dans la capitale N’Djamena.

Après de longues heures de combat à l’artillerie, le président Idriss Deby a déclaré la situation sous contrôle.

Ex-puissance coloniale, la France a mis ses 1200 soldats en état d’alerte tout en renforçant son contingent avec 150 hommes supplémentaires. Ses appareils survolent la zone, en soutien au président Deby.

A Berne, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) observe l’évolution sur le terrain avec beaucoup d’inquiétude.

«Mais il n’y a pas de nécessité à évacuer les quelque 130 citoyens suisses sur place», indique Lars Knuchel, porte-parole du DFAE.

Réunion de crise

Les rebelles du Front uni pour le changement (Fuc) tentent depuis longtemps de renverser le président Deby. Avec leurs attaques, ils cherchent aussi à empêcher Deby de se représenter aux élections du 3 mai, seize ans après son arrivée à la tête du pays.

Les Nations Unies (ONU), les Etats-Unis et la France envisagent de placer leurs ressortissants en lieu sûr. Au vu des combats, l’Union africaine (UA) a convoqué une réunion de crise pour évoquer la situation.

Au cas où…

A travers sa représentation à N’Djamena, la Suisse est en contact avec ses résidents sur place. «Ils ont été priés de rester chez eux et d’attendre l’évolution de la situation», explique Lars Knuchel.

Grâce aux contacts noués, une intervention est garantie s’il devait s’avérer nécessaire de les évacuer. C’est aussi dans cette perspective que des contacts ont été pris avec les autorités françaises sur place.

Au vu de la situation incertaine, le DFAE conseille aux touristes depuis un bout de temps déjà (sur son site Internet) de ne pas entreprendre de voyage au Tchad.

Un pays prioritaire

Ce pays est prioritaire pour l’aide suisse au développement. Et l’engagement helvétique se poursuit normalement malgré les combats. Personnes ne devrait être rapatrié, explique Joachim Ahrens, de la Direction du développement et de la coopération (DDC).

Dans la capitale, l’agence de développement suisse dirige un bureau de coopération doté de trois représentants suisses (DDC). Et quelque 140 collaborateurs tchadiens collaborent aux projets de la DDC à travers le pays.

swissinfo, Renat Kuenzi
(traduction: Pierre-François Besson)

La DDC est active au Tchad depuis 1964

Ce pays est prioritaire pour l’agence de développement depuis 1993

A N’Djamena, trois Suisses travaillent au bureau de coopération de la DDC. Et 140 Tchadiens collaborent à travers le pays

La Suisse soutient des projets dans le domaine de l’économie rurale, de l’éducation de base pour enfants et adultes, et de la santé élémentaire

Le budget de l’année dernière s’est élevé à 16,5 millions de francs

– Le Tchad est un des pays les plus pauvres du monde.

– Les causes principales en sont le manque d’eau et de matières premières (à l’exception du pétrole), mais aussi les troubles enregistrés depuis plusieurs décennies.

– Le pays est environ trois fois plus vaste que l’Allemagne et compte dix millions d’habitants.

– Des guerres civiles à répétition frappent le pays depuis son indépendance (de la France) en 1960.

– Le président Deby est au pouvoir depuis 16 ans et souhaite se faire réélire début mai.

– Avec leurs attaques, les rebelles veulent l’en empêcher et lui faire quitter pouvoir.

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