Pas de craintes pour la sécurité de l’Eurofoot 2008
Les responsables de la sécurité des villes hôtes de l'Euro 2008 ne s'inquiètent pas des débordements qui ont eu lieu samedi dernier à Berne.
Lors d’une conférence de deux jours à Zurich, Suisses et Autrichiens ont constaté que les huit villes qui accueilleront des matches sont prêtes à faire face à tous les dangers.
La conférence de coordination qui s’est tenue jeudi et vendredi à Zurich a permis de faire le point sur les préparatifs à huit mois du jour J. «Nous sommes partout dans les temps», a déclaré Martin Jäggi, chef de projet de l’Euro 2008 en Suisse.
Il a précisé que les spectateurs trouveront les mêmes conditions de sécurité en Suisse et en Autriche.
Le sport n’est pas la politique
Les responsables n’ont pas jugé nécessaire de discuter des heurts de Berne lors de leur conférence de coordination . «On ne peut pas comparer cet événement spontané avec l’Euro», a estimé Burghard Vouk, un représentant autrichien.
Samedi, les violences des casseurs qui ont empêché le défilé des nationalistes de l’Union démocratique du centre se sont soldées par 21 blessés et plus de 100’000 francs de dégâts. La police bernoise a subi de nombreuses critiques depuis lors.
Le commandant de la police cantonale bernoise, Stefan Blätter, a assuré pour sa part que, «s’il y a des conséquences à tirer pour la sécurité de l’Euro, nous les tirerons.»
Et de préciser que la police municipale sera intégrée dans la police cantonale dès janvier 2008 et que, lors de l’Euro de juin 2008, les forces de l’ordre disposeront en outre de la base de données contre le hooliganisme.
Gerhard Lips, responsable de la sécurité à Zurich, ne s’inquiète pas non plus. «En football, la violence provient des hooligans tandis qu’à Berne, c’était une manifestation politique», a-t-il indiqué à swissinfo.
Défi inhabituel pour les polices
La manifestation sportive représente un défi inhabituel, a déclaré de son côté Monica Bonfanti, commandante de la police genevoise. En effet, les forces de l’ordre seront sur le qui-vive durant trois semaines et il faudra en même temps continuer à assurer les tâches quotidiennes.
Pour Gerhard Lips, si la sécurité autour et à l’intérieur des stades ne pose guère problème, il en ira autrement dans les aires de «public viewing» réparties dans les villes. M. Lips s’attend à trouver jusqu’à 60’000 personnes à Zurich les soirs de matches.
Chaque ville réglemente à sa façon ces aires où seront projetés les matches. En Suisse, la vente d’alcool sera interdite dans et autour des stades. Les organisateurs des projections publiques sont libres d’en vendre ou non, a précisé Martin Jäggi.
Mesures définitives le 2 décembre
Dès le 2 décembre, date à laquelle on saura quelle équipe joue dans quelle ville, les préparatifs entreront dans leur phase finale. En fonction du nombre de rencontres à hauts risques, les responsables helvétiques décideront ou non de demander de l’assistance aux pays voisins.
«Berne vient de signer un accord avec Paris afin que Genève puisse faire appel à des policiers français. Du côté de l’Allemagne, les négociations sont sur le point d’aboutir», a précisé M. Jäggi. En Autriche, il est prévu que la police allemande sera présente à Vienne, Salzbourg, Innsbruck et Klagenfurt.
Dans les deux pays, l’armée se tiendra par ailleurs à disposition mais les soldats n’assumeront qu’un soutien logistique, la protection des bâtiments et une aide aux forces sanitaires.
swissinfo et les agences
Les Championnats d’Europe de football se tiendront en Suisse (à Genève, Bâle, Berne et Zurich) et en Autriche du 7 au 29 juin 2008.
Quinze des 31 matches seront disputés en Suisse et les autres en Autriche.
Le premier match se jouera le 7 juin au stade St-Jacques de Bâle et la finale à Vienne, le 29.
Jusqu’à 5,4 millions de spectateurs sont attendus dans les stades suisses, dont 1,4 million de l’étranger.
Le président de l’UEFA Michel Platini est venu début octobre inspecter les stades helvétiques.
L’ex-star du foot français a estimé que beaucoup avait été accompli en cinq ans et que les stades étaient «magnifique et en partfait état».
Après les nouveaux stades de Bâle, Genève et Berne, le Letzigrund vient d’être inauguré à Zurich.
La banque de donnée sur le hooliganisme actuellement à l’essai compte 210 noms, selon Christoph Vögeli, responsable du projet.
Y figurent automatiquement les personnes qui se sont vues signifier au bénéfice une interdiction de stade, des restrictions de voyage à l’étranger ou une détention préventive de 24 heures.
Tous les cantons sont maintenant connectés à la banques de données. Les villes hôtes de l’Euro 2008 y ont accès depuis le 1er juillet.
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