Pas de rapprochement sur le statut du Kosovo
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La conférence de Lucerne sur les Balkans n'a pas permis de rapprocher les points de vue de Belgrade et Pristina sur le futur statut du Kosovo.
Le Kosovo, province serbe actuellement sous administration de l’ONU, souhaite l’indépendance. Une évolution à laquelle se refuse la Serbie.
La conférence de Lucerne devait permettre aux participants d’évoquer les effets d’un changement de statut du Kosovo et les moyens d’assurer la sécurité dans la région.
La situation reste en effet volatile. Trois attentats à l’explosif ont encore eu lieu ce week-end à Pristina à proximité d’institutions internationales. Ces attaques, qui n’ont pas été revendiquées, n’ont pas fait de victimes.
«Bilan décevant»
«Le bilan de la Conférence est décevant. Les parties ne se sont pas rapprochées», a commenté Allen Kassof, de l’ONG américaine «Project on ethnic relations» (PER) qui a organisé la conférence de Lucerne en partenariat avec le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Même écho du côté de Peter Salvisberg, chargé de programme pour l’Europe du Sud au DFAE. «Peu de choses ont bougé autour de la table de discussions», a-t-il déclaré. Cela ne signifie pas pour autant que cette ronde de discussions ait été inutile.
Contacts noués
Elle a essentiellement permis aux différents participants de nouer des contacts. L’important est d’avoir un espace qui permette aux différents acteurs d’échanger leurs positions, a observé le diplomate.
Il s’agissait de la troisième conférence sur les Balkans à se tenir en Suisse, dans le cadre du processus dit de Lucerne. La rencontre a réuni une cinquantaine de responsables serbes et kosovars mais aussi européens, américains, albanais, macédoniens, bosniaques ou monténégrins.
Lien Suisse-Balkans
Interrogé sur une quatrième conférence de ce type, Peter Salvisberg a indiqué que la Suisse était disposée à l’organiser si cela s’avérait utile. La ministre des affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, qui s’est exprimée samedi à Lucerne, a rappelé le lien humain entre la Suisse et les Balkans: quelque 400’000 personnes de cette région vivent dans la Confédération.
La question du statut du Kosovo a suscité récemment des tensions entre Berne et Belgrade. L’ambassadeur suisse Peter Maurer a provoqué des remous en affirmant devant l’ONU qu’«un retour du Kosovo sous souveraineté serbe n’était ni souhaitable ni réaliste». Une prise de position qui a valu à Micheline Calmy-Rey, lors de sa visite à Belgrade en juin, des remontrances du président serbe Boris Tadic.
Il lui a dit s’opposer à une «fragmentation» de la Serbie et Monténégro. Selon lui, une partition du pays constituerait un «détonateur dangereux» pour la région.
Voyage au Kosovo
La cheffe de la diplomatie helvétique, qui doit se rendre fin juillet ou début août au Kosovo, a répondu à Boris Tadic en évoquant «une forme d’indépendance» pour le Kosovo, ce qui ne signifie pas forcément une souveraineté pleine et entière. Des négociations officielles sur le statut du territoire doivent débuter cet automne.
Le Kosovo, formellement une province de Serbie-Monténégro dont la population est en majorité albanaise, est administré par les Nations unies depuis la fin de la guerre (1998-1999) entre les forces serbes et les séparatistes albanais. L’OTAN y a déployé une force de paix (Kfor) de quelque 18’000 hommes pour maintenir la sécurité.
swissinfo et les agences
Au printemps 1999, les avions de l’OTAN lancent pendant 78 jours des raids sur la Serbie pour forcer le président Slobodan Milosevic à retirer ses troupes du Kosovo.
En mai de la même année, 800’000 Albanais du Kosovo fuient vers les pays voisins.
Plus tard, 580’000 personnes sont déplacées à l’intérieur de la province, tandis que 130’000 peuvent rester chez elles.
En tout 1,6 millions de Kosovars ont été forcés de quitter leurs maisons depuis le début du conflit.
– La Suisse est depuis longtemps une des principales terres d’émigration pour les Albanais du Kosovo.
– Nombre d’entre eux y sont venus comme travailleurs saisonniers bien avant l’éclatement du conflit.
– Après le début des hostilités, d’autres sont venus demander l’asile en Suisse, trouvant souvent refuge auprès de parents ou d’amis déjà établis dans le pays.
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