Plus d’argent pour le Liban et les Territoires palestiniens
Avec le cessez-le-feu au Liban, le travail sur place de la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) va changer. Et cela a un coût.
Sur le terrain, les besoins de l’aide doivent être réévalués. Selon le responsable de l’aide suisse à Beyrouth, des milliers de réfugiés et de déplacés regagnent actuellement leurs maisons.
«L’accent va être mis ailleurs», explique Toni Frisch, le chef du Corps suisse d’aide humanitaire (CSA). Jusqu’à présent, l’aide suisse était concentrée sur les montagnes du Chouf au sud-est de Beyrouth et sur la capitale libanaise.
Depuis le début de la trêve, une grande partie des déplacés s’est mise sur le chemin du retour. Beaucoup vont se retrouver devant les ruines de leur maison, démunis.
Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU) de nombreuses personnes traversent également la frontière entre la Syrie et le Liban pour retrouver leur terre.
Le retour des déplacés
«Les autorités libanaises estiment que 75% de la population déplacée de la région montagneuse de Chouf est déjà de retour chez elle», explique le chef du CSA au Liban, Daniel Beyeler, à swissinfo.
Selon ce dernier, le Corps suisse d’aide humanitaire réévalue actuellement ses livraisons d’aide.
«Nous sommes en discussions avec les autorités locales afin d’obtenir une image claire de la nouvelle situation. Nous avons donc mis en stand-by nous deux transports journaliers.»
La semaine dernière, la DDC avait annoncé que plus de 800 familles avaient reçu une aide matériel non-alimentaire et qu’un camp de 360 réfugiés avait été remis aux autorités libanaises.
Cash for shelter
«Nous allons avoir besoin d’abris provisoires pour l’hiver», indique encore Tony Frisch. La DDC veut lancer au Liban son programme ‘Cash for shelter’, déjà mis en place dans les régions de l’Océan indien touchées par le tsunami.
Selon ce principe, une famille qui accueille quelqu’un du voisinage ayant perdu son habitation sera soutenue financièrement.
Un crédit supplémentaire
«Dans l’immédiat, l’aide d’urgence et de survie sera au centre des activités des organisations d’aide au Liban. Ensuite seulement, ces dernières s’occuperont de la reconstruction», ajoute Tony Frisch.
La DDC demande donc au gouvernement (Conseil fédéral) une enveloppe supplémentaire et espère que les fonds seront débloqués dans les semaines à venir. La somme demandée n’a pas été dévoilée
Depuis le début du conflit, la Suisse a dépensé six millions de francs pour le Liban. Dans les circonstances actuelles, une participation financière de la Suisse à la reconstruction n’est pas prévue.
Le crédit supplémentaire n’est pas entièrement destiné au Liban mais aussi aux territoires palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.
Inquiétude pour les Palestiniens
La situation des Palestiniens s’est en effet détériorée au cours des dernières semaines. Ainsi, 70% des habitants des deux régions n’auraient pas suffisamment de vivres.
Les ménages de Gaza ne reçoivent eau et électricité que quelques heures par jour depuis qu’Israël a bombardé une centrale électrique en juin.
Les Palestiniens qui s’étaient réfugiés au Liban il y a des décennies sont également source d’inquiétude pour le chef de l’aide humanitaire suisse.
Selon lui, ils ont particulièrement souffert des conséquences de la guerre entre Israël et le Hezbollah. «Ce sont les personnes qui étaient déjà défavorisées qui sont le plus touchées par une crise», conclut Tony Frisch.
swissinfo et les agences
La Coordination d’urgence des citoyens et amis du Liban a été mise en place, à la mi-juillet, dès le début du conflit entre Israël et la milice chiite du Hezbollah.
Basée à Genève, elle est constituée de représentants des sept principales forces politiques libanaises, dont le Hezbollah.
Cette coordination a sollicité mardi «l’aide de la Suisse dans la reconstruction» du Liban ravagé par plus d’un mois de guerre.
Elle a aussi remercié la cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey pour sa prise de position en faveur du Liban, notamment pour avoir qualifié de « disproportionnées » les opérations militaires israéliennes.
Le Corps suisse d’aide humanitaire (CSA) dépend de la Direction du développement et de la Coopération (DDC).
C’est un pool d’au moins 700 miliciens volontaires prêts à l’engagement et répartis en fonction leurs connaissances et leurs aptitudes dans des groupes spécialisés.
Grâce au CSA et à ses spécialistes, la Confédération peut intervenir directement sur le terrain ou apporter un soutien aux organisations internationales
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