Première en Suisse: les deux Bâle en campagne contre la xénophobie

Sous le titre «Des actes contre les préjugés», les cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne lancent une campagne contre la xénophobie. Des affiches seront placardées et des annonces publiées dans les journaux. Coût de l'opération: 500 000 francs

La Confédération prendra en charge la moitié du coût de la campagne qui s’étendra sur trois ans. Outre des affiches et des annonces, il est également prévu de réaliser un site Internet qui véhiculera de plus amples informations sur le thème de la xénophobie.

Cibles de la campagne: la classe moyenne suisse et les leaders d’opinion parmi les immigrés. Le déficit d’information du public est important, estime Jörg Schild, le directeur de la police de Bâle-Ville. A l’origine de la mauvaise compréhension des étrangers: les changements survenus dans les années 90.

Durant cette dernière décennie, les demandeurs d’asile ont été l’objet de nombreuses critiques, alors qu’ils ne représentent pas plus de 1 pour cent de l’ensemble de la population, précise Jörg Schild. D’où la nécessité pour de nombreux Suisses de mettre de côté les frustrations qu’ils ont intériorisées.

«De même qu’ils n’aiment pas être taxés de peuple de blanchisseurs d’argent, les Suisses doivent comprendre qu’on ne peut pas impunément qualifier les Kosovars de criminels, ou encore assimiler sans distinction tous les Turcs à des trafiquants de drogue», estiment les responsables de la campagne.

Et Peter Schmid, directeur de l’Instruction publique de Bâle-Campagne, d’ajouter que «l’intégration ne concerne pas seulement les centres urbains. De nombreuses petites communes du territoire bâlois comptent un quart, voire un tiers d’étrangers. D’où la nécessité encore une fois d’une telle campagne.

swissinfo avec les agences