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Première médaille pour les Suisses à Turin

Antoine Dénériaz (au milieu) en or, Michael Walchhofer en argent et le Suisse Bruno Kernen (à d.) en bronze. Keystone

Troisième de la descente, le skieur Bruno Kernen arrache une première médaille pour la Suisse aux Jeux Olympiques de Turin.

Le Bernois obtient le bronze derrière le Français Antoine Dénériaz et l’Autrichien Michael Walchhofer.

Antoine Dénériaz, 29 ans, a devancé tous les favoris de cette descente olympique courue sur la piste Banchetta-Kandahar.

Avec un temps de 1 min 48 sec 80/100, il relègue Walchhofer à 72/100 et Kernen à 1 sec 02/100.

Le Français (qui vit à Martigny), vainqueur de trois descentes en Coupe du monde en 2004-2005, avait terminé 12e aux JO de Salt Lake City en 2002.

De son côté, blessé légérement au genou le 3 février dernier lors du combiné disputé à Chamonix, Bruno Kernen a trouvé l’énergie nécessaire pour revenir rapidement au plus au niveau.

Sur la piste de Sestrières, là même où il avait été sacré champion du monde de descente en 1997, le Bernois s’est offert la médaille olympique après laquelle il courrait depuis plusieurs années.

Dimanche, dans l’aire d’arrivée, Bruno Kernen avait le sourire des grands jours et la tranquillité d’un homme qui a atteint le but qu’il s’était fixé. Il a pris le temps de l’expliquer à swissinfo.

swissinfo: Bruno Kernen, comment vous sentez-vous en ce moment?

Bruno Kernen: Je suis heureux, merci. Revenir ici après neuf ans et refaire une médaille lors d’un grand événement, c’est tout simplement fantastique.

Remporter une médaille aux Jeux olympiques a toujours été un rêve pour moi. Mais jusqu’à aujourd’hui, les JO et moi, ça faisait deux. Le rêve est maintenant devenu réalité.

swissinfo: Etiez-vous nerveux avant la course?

B.K.: Je savais avant de prendre le départ qu’il s’agissait de ma dernière chance de remporter une médaille olympique en descente. C’était donc très difficile de ne pas être trop motivé.

Sur la première partie de la course, j’étais d’ailleurs assez nerveux et j’ai commis quelques erreurs. Dès lors, j’ai pris énormément de risques sur la fin du parcours et cela a payé.

swissinfo: Etes-vous superstitieux? Car comme en 1997, vous avez couru avec le numéro 14 qu’aujourd’hui?

B.K.: C’est un peu mystique, tout cela. Mais la seule chose qui compte, c’est que ce soir, je vais aller me coucher avec une médaille olympique autour du cou. Même si ce n’est qu’une médaille de bronze, je suis vraiment heureux.

swissinfo: Y a-t-il une personne en particulier à qui vous avez pensé au moment de recevoir cette médaille?

B.K.: Vous allez peut-être me trouver égoïste, mais je pense surtout à moi en ce moment. Je suis sur le podium olympique et c’est ce qui compte.

swissinfo: C’est une belle manière de mettre un terme à sa carrière de skieur professionnel…

B.K.: Je ne réponds pas à cette question!

swissinfo: Qu’attendez-vous de la suite de ces Jeux?

B.K.: Nous allons faire une petite fête ce soir, ici à Sestrières. Puis nous allons retourner en Suisse, à Veysonnaz, pour préparer l’épreuve du Super-G de samedi.

Là, j’ai une autre chance de faire une médaille. Durant ma carrière, il y a toujours eu des semaines où j’étais très fort. C’est peut-être une de ces semaines.

Interview swissinfo: Mathias Froidevaux à Sestrières

Descente ski alpin des JO à Sestrières:

1. Antoine Dénériaz (Fr) 1’48 »80
2. Michael Walchhofer (Aut) à 0 »72
3. Bruno Kernen (S) à 1’02 »
4. Kjetil André Aaamodt (No) à 1’08 »
5. Bode Miller (EU) à 1 »13
Puis:
12. Tobias Grunenfelder (S) à 1 »64
17. Ambrosi Hoffmann (S) à 1 »92
26. Didier Defago (S) à 2 »71

– Né le 1er juillet 1972, Bruno Kernen grandit dans l’Oberland bernois.

– Il entame sa carrière en coupe du monde en 1992 à Wengen.

– Sa première victoire date de janvier 1996 à Veysonnaz.

– En 1997, il est champion du monde de descente et médaille d’argent du combiné à Sestrières.

– En 2003, il obtient le bronze aux Championnats du monde de St Moritz.

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