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Premiers indices sur la tuerie de Zoug

Keystone

Grâce à l'enquête de la police zougoise, on en sait un peu plus sur l'auteur de la fusillade meurtrière perpétrée jeudi à Zoug. Il avait déjà été condamné pour divers délits graves. Et il aurait planifié son coup de longue date.

Un acte dément, mais très bien préparé, explique le chef de la police criminelle, Kurt Blochlinger. Friedrich Leibacher est entré dans la salle du Grand Conseil déguisé en policier: tenue bleue, avec «polizei» inscrit dans le dos, casquette et bottes de combat.

Il avait avec lui quatre armes: un fusil d’assaut FAS 90, dans sa version civile, un fusil à pompe, un pistolet et un revolver. Il a tiré plusieurs dizaines de coups sur l’assemblée, avant de lancer encore un engin explosif.

Le bilan est, on le sait, très lourd: trois membres du gouvernement tués, ainsi que onze députés. Il y a en outre quinze blessés, dont un se trouve encore dans un état critique.

Connu des autorités judiciaires

On en sait plus également sur l’auteur lui-même. Friedrich Leibacher, 57 ans, vivait à Zurich, bien qu’ayant des racines à Zoug. Cet employé de commerce de formation, père d’un enfant, était divorcé, au bénéfice d’une rente d’invalidité depuis un an.

Surtout, l’homme était connu des autorités judiciaires. Il avait été condamné à une peine de 18 mois, en 1970, pour divers délits, notamment pour pédophilie et exhibitionnisme.

Mais c’est, il y a trois ans, que semble s’être enclenché le mécanisme qui a abouti à la tuerie de jeudi.

A cette époque, Friedrich Leibacher avait eu une altercation dans un restaurant avec un chauffeur de bus des transports public zougois. Il avait sorti une arme, et menacé son interlocuteur. Il a d’ailleurs été poursuivi pour cela.

Friedrich Leibacher avait alors lancé à son tour une série de plaintes contre le chauffeur, mais aussi contre diverses personnalités de la vie publique. «Une avalanche, commente le juge d’instruction, Roland Schwyter. Dans le cadre de ces procédures, Friedrich Leibacher est apparu de plus en plus querelleur et révolté.»

Soutien et deuil

Sur place, une équipe de soutien se met en place pour assister les proches des victimes, les blessés, les parlementaires rescapés, mais aussi les policiers, les sapeurs-pompiers, les secouristes et les infirmiers.

Le canton sera en deuil toute la semaine prochaine, précise le président ad intérim du gouvernement Robert Bisig. Lundi, les bureaux de l’Etat resteront fermés et les enfants n’iront pas à l’école.

Pierre Gobet, Zoug

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