Roger Federer a confirmé sa maestria

Roger Federer a le droit d'être satisfait de son année 2006.

Pour sa troisième année consécutive en tant que numéro un du tennis mondial, le Bâlois Roger Federer a vécu une saison 2006 en tous points formidable.

Avec notamment 12 titres dont 3 du Grand Chelem, le Masters et une victoire à Bâle. Un seul tournoi d’importance lui résiste toujours, celui de Roland-Garros.

Si Roger Federer n’avait pas été battu en finale à Paris par son grand rival espagnol Rafael Nadal, il serait devenu le premier joueur depuis l’Autralien Rod Laver (1969) à remporter les quatre tournois majeurs du circuit et réussir un ‘Grand Chelem’.

En triomphant sur la terre battue de la Porte d’Auteuil, il serait également devenu le sixième tennisman de l’histoire à inscrire son nom au moins une fois sur les tabelles de l’Open d’Australie, de Wimbledon, de Roland Garros et de l’US Open.

Il aurait ainsi rejoint Fred Perry, Donald Budge, Roy Emerson, Rod Laver et Andre Agassi…

Quatre titres…

Mais qu’importe. Numéro un mondial depuis le 2 février 2004, Roger Federer a signé une année 2006 exceptionnelle marquée par un quatrième titre à Wimbledon et un troisième en Australie et à l’US Open.

Sans compter ses neuf victoires dans des tournois d’importance, dont celui de Bâle qui lui avait jusqu’ici échappé.

Prophète en ses terres

Sa victoire face au Chilien Fernando Gonzalez en finale des Swiss Indoors restera comme l’un des plus beaux succès de sa carrière.

Avant cela, il avait échoué par deux fois en finale de «son tournoi», en 2000 contre le Suédois Thomas Enqvist et en 2001 contre le Britannique Tim Henman).

Ainsi après avoir été blessé lors de deux dernières éditions, cette fois Roger Federer a vaincu le signe indien qui l’empêchait de s’imposer sur ses terres.

«Ce titre bâlois se situe tout en haut de ma liste sur le plan de l’émotion, juste derrière ceux glanés à Wimbledon. J’aurais joué jusqu’à 65 ans pour m’imposer ici», s’est réjouit le Rhénan après la balle de match victorieuse.

Un nouveau Masters

Mais son dernier succès d’importance en 2006, Roger Federer l’a signé lors des Masters de Shangaï qui réunissent en fin de saison les huit meilleurs joueurs du monde. En Chine, Roger Federer n’a jamais été mis en danger et s’est imposé en finale contre l’Américain James Blake.

«C’est assez incroyable de terminer l’année avec cette victoire à la Masters Cup, en quelque sorte le championnat du monde», a dit Roger Federer.

«C’est à l’évidence l’épilogue parfait d’une incroyable saison. A certains moments, je jouais si bien que j’étais bien obligé d’en sourire. Tout ce que je tentais marchait», a-t-il ajouté.

Des statistiques irréelles

A noter que le Suisse est le premier joueur depuis Ivan Lendl (106-9 en 1982) à avoir gagné plus de 90 matches en une saison. Il est aussi le premier depuis ce même Ivan Lendl à atteindre la finale des Masters quatre années consécutives.

Le 26 février prochain, Roger Federer entamera sa 161e semaine dans le fauteuil de numéro un mondial du tennis et battra le vieux record de temps passé comme numéro un que détient encore pour quelques temps l’Américain Jimmy Connors.

swissinfo, Mathias Froidevaux

En bref

En 2006, Roger Federer a remporté 92 matches. Il s’est incliné à cinq reprises seulement.

Il a remporté 12 titres, dont 3 du Grand Chelem: l’Open d’Australie, de Wimbledon et de l’US Open.

Le Bâlois a gagné vingt-sept des vingt-huit rencontres qu’il a disputées dans le cadre des tournois du Grand Chelem. Son seul échec fut celui concédé devant Rafael Nadal en finale de Roland-Garros.

Roger Federer a été désigné joueur de l’année par la Fédération internationale de tennis pour la troisième fois consécutive. Avant lui, le Suédois Björn Borg (1976-1980), le Tchèco-américain Ivan Lendl (1985-1987) et l’Américain Pete Sampras (1993-1998) avaient déjà reçu ce titre trois années de suite au moins.

Il a aussi reçu le titre de «joueurs de l’année» décernés par les journalistes à Londres et d’«ambassadeurs» de leur discipline.

Roger Federer a également été élu pour la troisième fois (après 2003 et 2004), sportif suisse de l’Année lors des récents Credit Suisse Sports Awards qui se sont déroulés à Berne.