Ruth Metzler veut recenser toutes les armes

Sécurité de la population oblige, la ministre de la Justice veut créer un registre central de toutes les armes détenues en Suisse.
Ruth Metzler s’inquiète de leur nombre qui est estimé entre un et 3 millions.
La procédure de consultation sur la révision partielle de la loi sur les armes qui s’est achevée à la fin de l’année dernière a montré que le projet n’était pas encore vraiment mûr, a notamment déclaré la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP).
Certaines choses n’ont pas été comprises. C’est le cas notamment lorsqu’il s’agit de savoir si toutes les armes doivent être répertoriées et enregistrées.
Aller plus loin
«J’aimerais clarifier ce point, raison pour laquelle je propose la création d’un registre central qui consignerait toutes les armes en Suisse», a expliqué Ruth Metzler.
Après avoir essuyé maintes critiques lors de la consultation et sur la base de renseignements personnels, elle est parvenue à la conclusion qu’il faut aller plus loin.
Elle estime que la consultation n’a donné qu’une image unilatérale, provenant des cantons et d’organisations qui travaillent avec des armes.
Ruth Metzler veut aussi avoir l’avis de milieux indirectement concernés, comme les associations de femmes, les oeuvres d’entraide ou les jeunes.
Protéger la population
La conseillère fédérale met en évidence la forte quantité d’armes détenues en Suisse, dont elle estime le nombre entre un et trois millions.
Un registre central des armes aurait plusieurs avantages du point de vue de la sécurité. Les armes des chasseurs, des sportifs et des collectionneurs seraient ainsi clairement légitimées et distinguées des armes suspectes.
Par ailleurs, toute la population serait protégée contre les abus. Selon la conseillère fédérale, il s’agit de trouver un équilibre entre une société qui a de plus en plus facilement accès aux armes et certaines traditions comme le tir ou la chasse.
Une consultation complémentaire
La population veut un meilleur contrôle des autorités sur les armes en circulation, affirme Ruth Metzler. C’est la raison pour laquelle la responsable du DFJP veut remettre son projet sur les rails.
Pour cela, elle a décidé de lancer une consultation complémentaire sur la révision partielle de la loi sur les armes.
Cette consultation complémentaire est ouverte jusqu’à la mi-novembre. Le Conseil fédéral devrait rédiger son message au Parlement d’ici l’été 2004.
La réticence des partis
Lors de la procédure de consultation, l’Union démocratique du centre (UDC, droite dure), le Parti radical-démocratique (PRD, droite) et economiesuisse avaient demandé au département de revoir son projet.
Le Parti socialiste et le lobby des armes avaient également formulé une mise en garde contre le fichage.
Le propre parti de Ruth Metzler, le Parti démocrate-chrétien (PDC), avait lui aussi émis des critiques, estimant que certaines dispositions vont trop loin et nécessitent un contrôle absolu.
swissinfo et les agences

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