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Simon Ammann entre dans la légende

Simon Ammann s'envolant vers son second titre olympique. Keystone

Dopé par son premier titre, le jeune Saint-Gallois a fêté une seconde médaille d'or sur le grand tremplin. Il entre dans l'histoire des Jeux olympiques.

Qui aurait pu penser que la Suisse allait remporter une deuxième médaille d’or au concours de saut à skis? Même Gary Furrer, le directeur de l’équipe, en est resté muet. «C’est juste incroyable. Presque un peu exagéré», a-t-il déclaré.

Mercredi, sur le grand tremplin, l’exploit est à nouveau venu des ailes de Simon Ammann, sauteur en véritable état de grâce depuis sa victoire dimanche sur le petit tremplin. Avant lui, seul le Finlandais fou, Matti Nykaenen, avait réussi, à Calgary en 1988, l’exploit de remporter les deux médailles d’or (plus une troisième par équipe).

«Je me suis envolé»

«Je tremble, je ne trouve pas mes mots. Après l’impulsion à la table, je me suis envolé. J’ai senti que ce saut était vraiment vraiment bien. Le meilleur de ma carrière sans doute. Je ne peux y croire. Je suis le champion, exultait Simon Ammann après sa victoire. C’était la cohue après la première médaille, mais nous ne l’avons pas fêtée, puisqu’il fallait s’entraîner. C’était bien, comme cela je n’ai pas trop réfléchi.»

Car sur la barre le gamin n’a pas tremblé pour signer deux sauts de 132,5 mètres et 133 mètres. «La veille avec toute l’équipe, nous nous sommes retrouvés et nous savions que nous pouvions faire quelque chose. Nous n’avions rien à perdre.»

L’égalité parfaite à la note près entre Simon Ammann et l’Allemand Sven Hannawald lors du premier saut a maintenu le suspens de la compétition jusqu’au bout. Hannawald étant mieux classé que lui en coupe du monde, Simon savait qu’il ne s’élancerait pas en dernier.

«C’est bien que je ne sois pas parti le dernier, cela élimine la pression, analysait encore le Saint-Gallois. C’est pour cela que Sven est tombé.» La chute de l’Allemand, alors que Simon était déjà assuré d’une place sur le podium, a également servi les affaires du Polonais volant Adam Malysz (argent) et du Finlandais Matti Hautemaeki (bronze).

Suite aux prestations d’Andreas Küttel (6e) et de Sylvain Freiholz (27e), l’équipe de Suisse peut dès maintenant prétendre jouer les trouble-fêtes au concours par équipes lundi prochain.

«C’est le résultat de toute une équipe et d’un travail commencé il y a très longtemps, se réjouissait encore le directeur de l’équipe de Suisse de saut Gary Furrer. Maintenant, le saut va signifier quelque chose en Suisse. On va enfin pouvoir construire les petits tremplins dont on a besoin.»

Dick Deene, Salt Lake City

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