Six matches à huis clos pour la Turquie
La FIFA inflige 200'000 francs d'amende et six rencontres à huis clos à la Turquie pour les incidents qui ont marqué son dernier match contre la Suisse.
Le ministre turc du sport parle d’un verdict «inacceptable, davantage politique que sportif». L’Association suisse de football, elle, ne fait aucun commentaire.
La Commission disciplinaire de la Fédération internationale de football (FIFA) avait lancé une enquête après les violences qui avaient entaché le match décisif de qualification au Mondial 2006, disputé le 16 novembre 2005, à Istanbul, entre la Suisse et la Turquie.
A l’issue de la rencontre de barrage, qui s’était soldée par l’élimination des Turcs, une bagarre avait éclaté entre joueurs et membres de l’encadrement des deux formations, durant laquelle le Suisse Stephan Grichting avait été grièvement blessé.
Pas d’exclusion
Mardi, la Commission de discipline de la FIFA a rendu son verdict. La Fédération turque écope d’une amende de 200’000 francs.
Quant à l’équipe nationale, elle est condamnée à jouer ses six prochains matches officiels à domicile à huis clos, dans un autre pays européen affilié à l’UEFA, et à 500km au moins des frontières turques.
Cette décision implique que la Turquie ne disputera aucun des matches éliminatoires à l’Euro 2008 à l’intérieur de ses frontières.
Mais l’équipe échappe à la peine maximale qu’elle encourait: l’exclusion des compétitions internationales de football et des qualifications pour le Mondial 2010.
Huggel privé de Mondial
L’instance de régulation du football mondial a également imposé des sanctions individuelles à quatre Turcs et deux Suisses impliqués dans les incidents.
Alpay Ozalan et Emre Belozoglu écopent d’une suspension de six matches et une amende de 15’000 francs. Serkan Balci, deux matches et 5000 francs. Quant à l’entraîneur adjoint turc Mehmet Ozdilek, il est suspendu pour 12 mois de toute activité liée au football et devra payer 15’000 francs.
Côté suisse, le milieu de terrain Benjamin Huggel, qui joue au club allemand Eintracht Frankfurt, écope aussi d’une suspension de six matches, ce qui le privera de la Coupe du monde en Allemagne. Il devra également verser une amende de 15’000 francs.
Le kinésithérapeute Stephan Meyer se voit pour sa part infliger une suspension de deux matches et une amende de 6’500 francs.
Un verdict «inacceptable»
Le vice-Premier ministre turc en charge des Sports Mehmet Ali Sahin a immédiatement jugé «inacceptable» la décision de la FIFA et a mis en doute l’impartialité de son président Sepp Blatter, de nationalité suisse.
«C’est une décision qui entérine les déclarations» faites par Sepp Blatter immédiatement après le match, a fait valoir Mehmet Ali Sahin, pour qui «cette décision est davantage politique que sportive».
Au lendemain du match, le président de la FIFA avait imputé toute la responsabilité des incidents à la Fédération turque. Il avait demandé une punition exemplaire.
Joseph Blatter ne faisait toutefois pas partie de la Commission de discipline, présidée par Cheikh Salman Ben Ibrahim Al-Khalifa (Bahreïn) et comprenant des représentants de la Jamaïque, de la Suède, du Honduras et de la République démocratique du Congo.
Pas de commentaire
Pour sa part, l’Association suisse de football a choisi de ne pas réagir dans l’immédiat.
Son secrétaire général Peter Gillieron s’est simplement dit surpris par la punition infligée à Benjamin Huggel et au physiothérapeute de l’équipe. L’ASF ne dit pas si elle entend faire recours contre cette décision.
En revanche, le vice-Premier ministre turc a déjà annoncé que la Turquie allait faire appel auprès de la Commission de recours de la FIFA.
swissinfo et les agences
La FIFA, qui a son siège à Zurich, est la plus haute instance du football international.
Elle établit les règles du jeu. Le cas échéant, elle distribue des amendes à travers sa commission disciplinaire.
Les parties concernées peuvent recourir contre ses verdicts devant la commission de recours de la FIFA.
En dernière instance, c’est le Tribunal arbitral du sport de Lausanne qui tranche.
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