Ski: encore un doublé suisse, encore Janka
Le jeune Grison (23 ans) est en train d'épuiser tous les superlatifs en ce début de saison de Coupe du monde de ski. Vingt-quatre heures après son succès en super- combiné, Carlo Janka a remis ça samedi en descente à Beaver Creek (Etats-Unis). Devant Cuche.
Janka s’est permis le luxe de «moucher» les habituels rois de la descente. Derrière lui pointent dans l’ordre Didier Cuche (à 0 »02), Aksel Lund Svindal (0 »04), Bode Miller (0 »45) et Michael Walchhofer (0 »46). Le «surdoué d’Obersaxen», comme l’a surnommé le journal L’Equipe, n’a dû attendre que douze descentes avant de s’imposer une première fois dans l’épreuve reine.
Encore plus incroyable, Janka est monté dans le Colorado sur son quatrième podium de l’hiver en cinq courses. Et dire que le Grison sera en lice dimanche à Beaver Creek en géant, sa meilleure discipline, puis la semaine prochaine sur sa piste fétiche de Bellevarde à Val d’Isère…
Janka comme Albrecht
Avec quatre victoires de Coupe du monde, dont deux à Beaver Creek, Janka présente désormais le même palmarès que son coéquipier et ami Daniel Albrecht. Le Valaisan, que Janka a souvent cité comme modèle à ses débuts, avait fait main basse sur l’édition 2007 en gagnant le géant et le super-combiné sur la Birds of Prey.
«C’est la troisième année que je viens à Beaver Creek. Par le passé, j’avais beaucoup tâtonné, sans vraiment trouver mes marques (9e place comme meilleur résultat en six courses). Et pour être franc, je n’ai absolument aucune idée pourquoi je m’y sens si bien aujourd’hui», a reconnu celui à qui son immuable flegme a valu le surnom d’«Iceman».
«Je pense que mon titre de champion du monde de géant (à Val d’Isère en février dernier) a joué un rôle. Depuis, je sais que je peux viser le haut du classement, a-t-il ajouté. De plus, l’ambiance dans l’équipe de Suisse est fabuleuse. C’est très motivant. On prend toujours beaucoup de plaisir à courir.»
Cuche comme Müller
Les performances de Janka sont si détonantes qu’elles jettent presque dans l’ombre celles de Didier Cuche, pourtant lui aussi exceptionnel en ce début d’exercice. A deux centièmes près, le Neuchâtelois aurait pu signer sa troisième victoire de l’hiver, après ses succès à Sölden (géant) et Lake Louise (descente).
Fair-play comme toujours, Cuche a loué les capacités de son jeune coéquipier: «Il a ça dans le sang. Son talent est un cadeau de Dieu. J’aurais aimé avoir sa science des trajectoires en descente plus tôt dans ma carrière», a-t-il lâché.
Cuche se consolera aussi avec ce 51e podium en Coupe du monde, ce qui fait de lui l’égal de Peter Müller et le deuxième meilleur Suisse de l’histoire derrière Pirmin Zurbriggen (83 podiums).
Au classement général de la Coupe du monde, le Neuchâtelois est aussi le seul contestataire à Janka: le Grison le devance de 41 points, tandis que le troisième, l’Autrichien Benjamin Raich, pointe déjà à 159 unités.
Début de saison de rêve
Avec deux doublés en autant de jours et huit podiums en six courses, la Suisse écrase tout. S’il fallait faire la fine bouche, on notera la relative contre-performance de Didier Défago. Deuxième la veille en super-combiné, le Valaisan a dû se contenter d’une neuvième place en descente, après s’être fait plusieurs frayeurs.
swissinfo.ch et les agences
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