Soldats: pas plus de trois semaines loin de la maison
Le ministère de la défense renonce à son projet controversé d'organiser des cours de répétition de six semaines à l'étranger pour les soldats suisses.
Il abandonne également l’idée de renforcer les compétences du gouvernement pour les engagements militaires en faveur de la promotion de la paix.
La procédure de consultation sur la révision de la législation militaire a permis à la quasi-totalité des partis politiques et des associations d’exprimer leur opposition à ces cours de six semaines à l’étranger. Argument principal: les entreprises ne peuvent pas se permettre d’avoir des collaborateurs absents aussi longtemps.
Le Département fédéral (ministère) de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) estimait que pour les exercices de combat à grande échelle hors des frontières nationales, les trois semaines habituelles de cours de répétition étaient insuffisantes, d’où sa volonté de les porter à six.
La proposition est donc abandonnée, indique jeudi le DDPS dans un communiqué.
Projets à la trappe
De même, le ministère renonce à son idée de renforcer les compétences du Conseil fédéral (gouvernement) pour les engagements militaires en faveur de la promotion de la paix ou en service d’appui. Selon le projet, le Parlement n’aurait eu à donner son accord pour de telles opérations qu’à partir de l’engagement de 400 hommes.
Quant au projet d’assouplissement de la réglementation relative aux mandats nécessaires pour un engagement de promotion de la paix non armé, il passe également à la trappe. Un mandat de l’ONU ou de l’OSCE demeurera nécessaire dans ces cas.
Propositions maintenues
En revanche, la plupart des milieux consultés acceptent que des soldats soient formés hors des frontières durant la période habituelle. Par conséquent, le DDPS entend maintenir l’obligation de l’instruction à l’étranger pour la milice.
Des services d’instruction en formation de troupe, d’une durée conforme au droit en vigueur, doivent exceptionnellement pouvoir y être accomplis. L’instruction pour la sûreté sectorielle se déroulera cependant exclusivement en Suisse.
Professionnels et service long
Le DDPS refuse également de transiger sur l’obligation d’engagement et d’instruction à l’étranger pour les militaires professionnels. A ses yeux, les avantages de cette innovation sont plus importants que ses inconvénients.
Les militaires en service long qui se seront engagés à aller à l’étranger ne couperont pas non plus à l’obligation. Ils ne devront toutefois fournir cette déclaration d’engagement qu’une fois leur école de recrues accomplie.
Réforme en retard
Le Conseil fédéral devrait se prononcer cet automne sur le projet définitif, qui ne pourra ainsi être traité par le Parlement qu’à partir du printemps 2008. Il s’agit aussi d’ici là d’y voir plus clair en ce qui concerne la réorganisation de l’armée pour les années 2008/2011.
Cette refonte d’Armée XXI, qui a échoué devant la Chambre basse du Parlement, prend plus de temps que prévu. La Chambre haute doit se saisir du dossier en mars.
swissinfo et les agences
L’armée suisse est une armée de milice qu’encadrent des militaires professionnels. La conscription a lieu à 18 ans.
Les jeunes soldats accomplissent d’abord 18 à 21 semaines d’école de recrues, puis 6 à 7 cours de répétition annuels de trois semaines.
En 2003, le peuple a accepté la réforme Armée XXI, qui prévoit notamment une réduction de la taille de l’armée, à 220’000 hommes.
Un nouveau projet de réforme sera présenté au Parlement dans le courant de 2008.
La Suisse, neutre, n’est pas membre de l’OTAN, mais participe depuis dix ans au Partenariat de l’OTAN pour la paix.
Quelque 220 Suisses sont actuellement stationnés au Kosovo dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’ONU. Ils servent sous commandement autrichien.
Quelque 250 autres personnes sont engagées à l’étranger au sein de missions internationales.
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