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Sri Lanka: la Suisse propose ses bons offices

De violents affrontements se sont poursuivis lundi à Colombo. Keystone

La Suisse appelle les parties en conflit au Sri Lanka à cesser les hostilités. Berne est disposée à apporter sa contribution à l'organisation de pourparlers de paix.

Par le passé, la Suisse a déjà joué un rôle important entre l’armée sri-lankaise et les rebelles tamouls.

Dans un communiqué publié lundi, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) «déplore les souffrances dont sont victimes les populations» des zones de combats.

Il se dit notamment «indigné» du bombardement d’un foyer pour enfants dans le nord-est du pays, qui a coûté la vie à 61 lycéennes, selon les rebelles des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE).

Le DFAE ‘condamne’ en outre l’assassinat samedi du secrétaire général adjoint du Secrétariat pour la paix, une instance du gouvernement sri lankais. Ketheesh Loganathan était fortement engagé en faveur d’une solution pacifique au conflit, relèvent les services de Micheline Calmy-Rey.

La table des négociations

Le DFAE appelle l’armée sri-lankaise et les rebelles tamouls à «cesser immédiatement les hostilités et à revenir à la table des négociations». Il exhorte aussi les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à protéger la population civile.

Berne juge ‘urgent’ que les belligérants garantissent aux organisations humanitaires l’accès aux populations dans le besoin, afin de permettre la mise sur pied des opérations de secours. Le personnel des organisations humanitaires doit absolument être protégé, ajoute le DFAE.

La semaine dernière, plusieurs ONG suisses avaient exprimé leurs inquiétudes et annoncé l’interruption de plusieurs de leurs projets.

L’agence helvétique de coopération (DDC) n’a, quant à elle, pas modifié ces activités au Sri Lanka. La DDC y est active depuis de nombreuses années au travers de programmes de promotion de la paix. Un engagement qui s’est intensifié suite au tsunami de décembre 2004.

Le rôle de la Suisse

Depuis longtemps, la Suisse joue d’ailleurs rôle important entre les partis au conflit au Sri Lanka. Plus de 35’000 Tamouls vivent en Suisse, ce qui en fait un pays particulièrement important pour la politique étrangère helvétique.

Berne soutient ainsi activement le processus de paix, pour lequel la Norvège tient le rôle de facilitateur.

En février dernier, des négociations entre le gouvernement de Colombo et les rebelles des Tigres de libération de l’Eelam tamoul se sont tenues à Bossey à Céligny près de Genève.

Au début des années 2000, plusieurs délégations des deux camps sont aussi venues en Suisse afin d’étudier son modèle fédéraliste. Une voie à explorer pour résoudre le conflit au Sri Lanka.

swissinfo et les agences

La guerre civile du Sri Lanka a commencé au milieu des années 70. Elle oppose le gouvernement de Colombo au mouvement séparatiste des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE.

Le conflit s’est atténué suite au tsunami de décembre 2004 qui a tué plus de 30’000 personnes au Sri Lanka, pour reprendre 8 mois plus tard suite à l’assassinat du ministre des affaires étrangères sri-lankais Lakshman Kadirgamar.

Ces 20 dernières années, la guerre civile a couté la vie à 62’000 personnes et jeté sur les routes environ 800’000 Sri-lankais.
La Suisse a débloqué 10,5 millions de francs d’aide d’urgence suite au Tsunami. En 2005, le total de l’aide suisse s’est monté à 16,95 millions de francs.
Plus de 35’000 Sri-lankais, la plupart tamouls, vivent en Suisse. 10% d’entre eux ont pris la nationalité helvétique. Cette communauté est une des plus importante de la diaspora sri-lankaise, après celles du Canada, d’Allemagne et de Grande-Bretagne.

On parle de bons offices lorsqu’un tiers offre son entremise pour tenter de faire cesser un litige ou pour faciliter le contact entre deux parties en conflit.

Plus généralement, ce terme désigne toute initiative ou toute contribution favorisant la paix et la coopération internationale. En tant qu’Etat neutre, la Suisse a toujours fait des bons offices l’un des piliers de sa politique étrangère.

Ces bons offices peuvent prendre des formes diverses: organisation de conférences internationales, représentation d’intérêts étrangers, accueil d’organisations internationales, etc.

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