Stamm et Wavre, les interviews
A la veille du départ de Vendée Globe, Bernard Stamm et Dominique Wavre répondent aux questions de swissinfo.
Bernard Stamm est né à St-Prex, au bord du Léman, en 1963. Après avoir travaillé comme bûcheron, il s’embarque comme matelot, pour le compte de la marine suisse, il sillonne la mer et y prend goût. Il vit aujourd’hui en Bretagne.
swissinfo: Comment abordez-vous ce tour du monde…
Bernard Stamm: Comme une vraie régate.
swissinfo: Votre bateau n’est pas neuf. Est-ce un réel handicap?
B.S.: Sur le papier, j’ai un déficit de puissance. Mais sur le Vendée Globe, je pense que ce n’est pas prépondérant. Je pense que les bateaux très puissants ne sont pas forcément avantagés aux allures portantes.
swissinfo: Quels ont été les travaux effectués sur Cheminées Poujoulat?
B.S.: Mon bateau c’est la guerre des étoiles ! Tout se déplace à l’intérieur. Nous sommes trois à avoir construit ce système sans nous consulter. Le nouveau Virbac de Jean-Pierre Dick, Loïc Peyron et moi. J’ai tout transformé, sauf la partie immergée de la quille. Comme nous avons changé le plan de voilure, il a fallu changer le mât et la bôme.
swissinfo: Le dernier Vendée Globe s’est joué au départ. Est-ce que ça veut dire qu’il ne faut rien lâcher dès la première minute?
B.S.: Oui. Ça fait même deux ans qu’il ne faut rien lâcher dans la préparation du bateau. Il y a des stratèges et tacticiens redoutables sur ce Vendée. Mais je suis aussi capable de faire ça.
swissinfo: Avez-vous, pour une fois, aménagé un peu de confort dans le bateau?
B.S.: Disons que sur une planche à clous, il y a forcément un endroit où il y a moins de clous. J’ai un petit chauffage. Il chauffe un demi-mètre cube. Mais malheureusement pas là où je suis.
Dominique Wavre est né à Genève, le 4 juillet 1955, d’un père ingénieur et d’une mère championne suisse de tennis. Sa passion de la voile naît à l’âge de 13 ans sur les eaux du Lac Léman. Elle rejoint son amour pour le dessin… Sa dernière participation au Vendée Globe Challenge l’a vu terminer au quatrième rang de la plus célèbre course au large en solitaire…
swissinfo: Dominique Wavre, vous lancer dans votre huitième tour du monde, pour la troisième fois en solitaire et sans escales. Quel est votre objectif?
Dominique Wavre: J’aimerais atteindre le podium et connaître à nouveau le plaisir absolument génial d’aller régater dans les mers du sud. Le Vendée Globe correspond totalement à ce que j’entends et comprends de la course au large.
swissinfo: Après la Barcelona World Race, quelle a été votre préparation technique ?
D.W.: Nous avons effectué un gros chantier de remise en état après la Barcelona World Race, la course autour du monde en double ou nous avons fini quatrième (NLDR : avec Michèle Paret, la compagne de Wavre). Le bateau a été démonté et révisé intégralement.
swissinfo: C’est donc un voilier éprouvé, qui a déjà fait l’équivalent d’un tour du monde et demi…
D.W.: Ma force c’est d’avoir un bateau rapide et très polyvalent, fiabilisé et «all around». Je pense que nous faisons partie de ceux qui vont terminer avec de bonnes chances de faire une bonne performance.
swissinfo: Et comment l’équipe va-t-elle s’organiser?
D.W.: Je communiquerai quotidiennement avec Michèle, qui est prête à m’épauler à distance en cas de pépins à n’importe quel moment du jour et de la nuit. Elle dispose Michèle d’une bibliothèque de photos complètes et détaillée de toutes les pièces du bord, du moteur, du circuit électrique, de l’accastillage et du gréement
Interviews swissinfo, Pierre-Antoine Preti, Skippers magazine
Comme la baguette et le camembert, le Vendée Globe est une spécialité française. Mais cette fois-ci, force est de reconnaître que la présence internationale s’est étoffée: sept sujets britanniques, un Autrichien, un Américain, un Canadien, un Basque et les deux Suisses Dominique Wavre et Bernard Stamm sont au rendez-vous.
Quelque part entre régate et aventure, la sixième édition de cette circumnavigation en solitaire s’annonce d’autant plus corsée que le plateau est exceptionnel. A de toutes petites exceptions près (Lemonchoix, Bidégorry, Cammas, etc.), les 30 meilleurs skippers solitaires sont inscrits.
Quatorze d’entre eux ont déjà participé au Vendée Globe, sept sont déjà montés sur le podium et deux (Desjoyeaux et Riou) l’ont déjà emporté. Le record de l’épreuve, détenu par Vincent Riou, est de 87 jours, 10h et 47mn. Pour l’instant, aucun étranger n’a jamais gagné le Vendée Globe. Mais si les candidatures nord-américaines restent anecdotiques sur le plan sportif, la qualité des concurrents anglais et suisses laisse espérer la possibilité d’un hold-up vendéen.
Il faudrait, pour cela, laisser les Peyron, Desjoyeaux, Riou, de Pavant, Guillemot, Josse, Jourdain et Le Cleach dans son sillage. Une mission difficile, mais pas impossible.
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