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Stop à la violence domestique

Les cas non-comuniqués de violence domestique sont encore importants. Una donna su cinque è stata picchiata almeno una volta nella sua vita (foto: www.prevention-criminalite.ch )

Les actes de violence sont punissables, même dans l'intimité. Désormais, la police dispose de moyens plus efficaces pour sévir.

C’est le message que veut faire passer une campagne nationale, lancée cette semaine à Berne.

Chaque année, 10 000 femmes victimes de violence conjugale s’adressent à la police. Et une femme sur cinq a été frappée.

Des données incomplètes, parce que souvent les victimes n’ont pas le courage de dénoncer un proche. Par peur ou par honte.

«Pour beaucoup d’entre elles, il est inconcevable d’admettre que la violence a pu s’immiscer dans une union basée initialement sur l’amour», constate Elizabeth Reust, de la Maison pour les femmes maltraitées de Berne.

Jeudi dernier, le Centre suisse de prévention de la criminalité (CSPC) a lancé une campagne nationale pour sensibiliser la population au phénomène de la violence conjugale et la rendre attentive au nouveau rôle de la police.

Plus de pouvoir à la police

Jusqu’ici, la police jouait un rôle de médiateur. Elle tentait de réconcilier les époux, puis s’en allait. Le plus souvent, elle devait répéter cette opération plusieurs fois.

Depuis le 1er janvier 2003, une nouvelle loi lui donne plus de pouvoir. Les forces de l’ordre ne jouent plus les médiateurs, mais les enquêteurs. Elles peuvent même éloigner l’agresseur de son propre domicile.

Une pratique qui était déjà courante dans le canton de Saint-Gall avant l’introduction de la nouvelle loi.

La violence risque d’appeler la violence

Mais ces nouvelles mesures policières ne font pas l’unanimité. Pour la thérapeute familiale Dorothea Brosy, elles risquent de confiner à tout jamais les époux dans le rôle de coupable ou de victime.

«Une personne devient violente lorsque le partenaire lui donne un sentiment d’impuissance, d’infériorité. Souvent, les agresseurs ont eux-mêmes été victimes dans leur enfance. Ils doivent apprendre à gérer leurs sentiments.»

Lilo Weibel du Centre pour la santé des femmes est également sceptique. «La connotation agressive des mesures policières m’inquiète», dit-elle à swissinfo. Autrement dit, cela pourrait entraîner des réactions en chaîne.

La nouvelle procédure implique en outre un investissement financier important pour la police – actuellement, la violence domestique coûte déjà 400 millions de francs par année à l’Etat. Elle nécessite de plus une formation adéquate des agents.

Violence économique

A l’origine de la campagne nationale, le Centre suisse de prévention de la criminalité (CSPC) distingue quatre types de violence conjugale: physique, psychique, sexuelle et économique.

Les femmes soumises à des pressions économiques par leur partenaire sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses, selon le Centre pour la santé des femmes.

Plus globalement, il est difficile de donner des statistiques sur l’évolution de la violence domestique. Les chiffres ne correspondent souvent pas à la réalité.

Même si les dénonciations ont été plus nombreuses après les campagnes de sensibilisation, les cas non-communiqués sont encore nombreux.

Selon une étude du Fonds national pour la recherche scientifique, Il s’agit d’un problème bien plus important que celui de la criminalité organisée, par exemple. Un problème qui touche d’ailleurs aussi les hommes.

swissinfo, Elena Altenburger
(traduction: Alexandra Richard)

21% des interventions policières concernent la violence domestique
Chaque année, 10 000 femmes dénoncent des cas de violence conjugale à la police

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