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Suisse-Israël: 50 ans de relations mouvementées

Micheline Calmy-Rey et Isaac Herzog, ministre israélien des Affaires sociales. Keystone

Dimanche, à l'occasion des 50 ans de l'Association Suisse-Israël, la présidente de la Confédération Calmy-Rey a souligné que les critiques contre Israël ne sont pas de l'antisémitisme.

De son côté, l’ambassadeur d’Israël à Berne, Ilan Elgar, a réitéré ses critiques sur le rôle de la Suisse dans les dossiers du nucléaire iranien et de la crise libanaise.

«L’Iran est pour Israël le pays le plus dangereux au Proche-Orient et la Suisse devrait rester en dehors de ces tensions» a déclaré dimanche l’ambassadeur d’Israël à Berne lors d’un entretien pour l’hebdomadaire dominical argovien «Sonntag», tandis que la présidente de la Confédération participait au 50e anniversaire de l’Association Suisse-Israël.

L’ambassadeur Ilan Elgar a notamment critiqué le rôle de la Suisse dans le dossier du nucléaire iranien. «Les interventions de la Suisse étaient inutiles», dit-il encore, avant d’ajouter que Berne s’est écartée de sa position stricte de neutralité.

Et pourtant, contrairement à certains pays européens – comme la France, qui plaide pour un durcissement des sanctions à l’encontre de Téhéran – , les services de Micheline Calmy-Rey prônent une «solution diplomatique» concernant le programme nucléaire militaire de la République islamique.

Rappelons que la Suisse assure depuis la révolution islamique de 1980 les intérêts consulaires et diplomatiques des Etats-Unis en Iran, qui est l’un des principaux partenaires commerciaux de la Suisse au Moyen-Orient.

Les terroristes du Hamas et du Hezbollah

Par ailleurs, Israël est fortement irrité que la Suisse ait accepté le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais comme interlocuteurs à propos de la crise libanaise. Ces deux organisations veulent détruire Israël et n’acceptent pas les accords des Palestiniens avec l’Etat hébreu, estime Ilan Elgar.

Tant que ça continue, «on ne peut pas parler avec eux, c’est la position adoptée par les Etats-Unis comme par l’Union européenne», souligne Ilan Elgar. L’ambassadeur affirme qu’en se distinguant, la Suisse affaiblit la position de la communauté internationale.

L’ambassadeur juge «délicate» l’interprétation que donne le Département fédéral des affaires étrangères à une neutralité active. Il considère que la Suisse s’est exprimée en partie de manière unilatérale. «Pour moi, la neutralité signifie qu’un pays ne prend pas position de manière unilatérale», estime-t-il.

Mme Calmy-Rey «étonnée»

La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a exprimé son «étonnement» face à ces critiques lors d’une rencontre avec le ministre israélien des affaires sociales Isaac Herzog qui était présent à Zurich, a indiqué son porte-parole Jean-Philippe Jeannerat.

Lors de la célébration de ce cinquantenaire, Micheline Calmy-Reya a loué l’action de l’Association Suisse-Israël, qu’elle a qualifiée de «signe important pour la compréhension entre les peuples».

Cette présence est d’autant plus nécessaire que l’antisémitisme continue de se manifester, même en Suisse, où la communauté juive représente à peine 0,25% de la population, a rappelé Mme Calmy-Rey.

Et d’évoquer ensuite ses liens personnels avec la communauté juive, son mari André Calmy, exilé dans les années 1950 de Roumanie, étant d’origine juive.

Conventions de Genève

D’autre part, la présidente de la Confédération, qui est aussi ministre des Affaires étrangères, a rappelé que la Suisse, en tant qu’Etat dépositaire des Conventions de Genève, se devait de rappeler le respect du droit international humanitaire.

«Nous élevons la voix lorsque ce droit est violé, même lorsque cela conduit à critiquer nos amis», a insisté Mme Calmy-Rey.

swissinfo et les agences

En Suisse vivent quelque 18’000 personnes de confession juive.
Cela représente 0,25% de la population.
26,5% des condamnations pour atteinte à la norme pénale contre le racisme concernent des manifestations antisémites.

Cette association laïque et indépendante a été fondée le 15 décembre 1957 à Zurich.

Ses fondateurs pensaient que le conflit du canal de Suez de 1956 pouvait menacer l’existence d’Israël.

Elle vise à appronfondir l’amitié entre la Suisse et Israël, en resserrant les liens culturels, politiques, économiques et sociaux entre les membres et l’opinion publique en général, d’une part, et Israël, d’autre part.

Téhéran a protesté auprès de l’ambassade de Suisse contre des «méthodes d’espionnage américaines» lors de l’élaboration du rapport du renseignement. (La Suisse représente les intérêts américains en Iran depuis 1980.)

D’autre part, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ali Hosseini a rejeté dimanche le rapport du renseignement américain, selon lequel la République islamique a suspendu en 2003 son programme d’armement nucléaire.

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