Le voile dans tous ses états

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Le voile fait aussi partie du patrimoine culturel suisse. A Romont, des femmes chrétiennes, les pleureuses, se voilent lors du Vendredi Saint. (Pierre William Henry, 2007) ©Pierre-William Henry 2012

Le niqab en Palestine (Pierre-William Henry, 2012) ©Pierre-William Henry 2012

Une sœur cistercienne en Norvège. (Elisabeth Reichen-Amsler, 2012) Université Fribourg

Longtemps, le voile a servi à marquer la classe sociale. Les femmes aisées au Moyen-Age et à la Renaissance se couvraient la tête. (Rogier van der Weyden) Université Fribourg

Le voile se décline aussi au masculin. Ici, trois fellahs, paysans arabes portant un turban. (Marc Charles Gabriel Gleyre, 1835) Université Fribourg

Les hommes juifs couvrent leur tête, en portant la kippah, en signe de respect envers Dieu lorsqu’ils prient, étudient ou se trouvent dans une synagogue. Université Fribourg

Dans les années 50, la mode s’approprie le foulard comme accessoire de séduction, comme ici l’actrice Brigitte Bardot. (DR) Uni Fribourg

Le voile exprime aujourd’hui la volonté d’associer islam, modernité et mode. (Magasin en Malaisie, Ana Ghasarian, 2011) Université Fribourg

Cette gravure montre l’habit traditionnel des Sarrasins à l’époque médiévale, notamment le voile intégrale porté par les femmes de la communauté musulmane. Une coutume préexistante à l’émergence de l’Islam. (Erhard Reuwich, 1486) Université Fribourg

Dès la Rome antique, le symbole du voile est étroitement lié au mariage. Le verbe latin «nubere» signifie «se marier» et «voiler». (Mariage Johanna und Max, Photographe privé 1909) Université Fribourg

Le voile est un accessoire ou un habillement qui remonte à une tradition culturelle ancienne, attestée depuis l'Antiquité. (Buste d’une dame voilée, Syrie IIe siècle après JC, Benni Mosimann, Bibel+ Orient Museum, Fribourg) Université Fribourg

La coutume de voiler sa chevelure est apparue très tôt au sein de l’église catholique, comme un signe de dévotion et un engagement à la virginité. Ici, une confirmation dans le canton de Neuchâtel. (1960, Photographe privé) Université Fribourg

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Au-delà des discussions émotionnelles, le voile a une histoire complexe qui remonte à l’Antiquité. L’exposition «Voile et dévoilement – le voile dans tous ces états» revient sur les significations variées qui lui ont été attribuées à travers les âges. Objectif: informer pour déconstruire les préjugés et apaiser le débat.   

Le voile est né avant l’islam. Son histoire commence déjà vers 1125 av J.-C., en Mésopotamie et dans la région méditerranéenne. Une loi assyrienne stipule que les femmes mariées et les veuves doivent se voiler. «Voile et Dévoilement»Lien externe rappelle que le christianisme est la première religion qui a imposé le voile aux femmes. Il a ensuite fait partie de l’histoire des trois religions monothéistes. 

«On a oublié beaucoup de choses sur le voile, notamment qu’il a fait partie de la culture occidentale durant 1900 ans et que nous l’avons porté avec un caractère obligatoire très clair», constate la conceptrice de l’exposition Elisabeth Reichen, en charge du secteur ‘Eglise & Société’ au sein de l’église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN). Avec son exposition qui a déjà voyagé dans 16 lieux différents, elle souhaite informer sur les origines et stimuler la réflexion autour de ce symbole. «Dans sa fonction principale, le voile est tout de même une séparation; séparation entre hommes et femmes, dedans et dehors, mystère et plein jour», rappelle la curatrice.  

(Textes: Katy Romy/Images tirées de l’exposition Voile et Dévoilement)