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Un surpoids qui pèse 2,7 milliards de francs

En Suisse, 2,2 millions de personnes affichent un excès pondéral. Keystone

En Suisse, près de quatre adultes sur dix et un enfant sur quatre sont trop gros. Généralement à cause d’une mauvaise alimentation et d’un manque d’exercice.

Cet excès de poids est à l’origine de nombreuses maladies dont le traitement coûte chaque année 2,7 milliards de francs en moyenne.

Même si d’autres pays connaissent une situation plus grave encore, la part de la population en surcharge pondérale a pris une ampleur inquiétante depuis dix ans en Suisse, avertit Thomas Zeltner, directeur de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Selon l’Enquête sur la santé 2002, 1,8 million de personnes de plus de 15 ans (29%) affichaient un excès pondéral en 2001. 500’000 autres étaient même obèses (7,7%). Ce qui fait un total de 2,2 millions de «gros».

1/4 des enfants sont trop gros

En dix ans, la part de la population adulte suisse en surpoids est donc passée de 30% à 37%.

Les enfants et les adolescents ne sont pas épargnés par le phénomène. Selon une étude publiée cette année par l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), près d’un quart d’entre eux sont trop gros, soit trois fois plus qu’il y a vingt ans.

Au-delà des problèmes esthétiques et sociaux, l’obésité et l’adiposité entraînent de nombreuses maladies, telles que le diabète, l’hypertension, les troubles cardio-vasculaires, la goutte ou les complications orthopédiques.

2,7 milliards en 2001

Selon une nouvelle étude de l’OFSP, le traitement de l’obésité et des 18 maladies liées au surpoids ont coûté 2,7 milliards de francs en Suisse en 2001. La marge d’erreur est de plus ou moins 20%.

Ce chiffre tient également compte de la perte de productivité entraînée par les absences professionnelles, l’invalidité ou la mort prématurée des personnes en surcharge pondérale.

En soi, le traitement de l’obésité ne coûte que 43 millions de francs par an, soit même pas 2% de la somme totale.

Les 98% restant sont engendrés par le traitement des maladies liées à la surcharge pondérale, dont 93% sont à mettre au compte du diabète, des maladies cardio-vasculaires, de l’hypertension artérielle et de la dépression.

130 francs par assuré

La moitié des 2,7 milliards de francs est imputable aux coûts médicaux pour les traitements ambulatoires ou stationnaires. Cela représente entre 1,1 et 1,6 milliard de francs, soit 2,3% à 3,5% des dépenses totales de la santé.

Le surpoids coûterait ainsi 130 francs par an aux assurés, ajoute Bertino Somaini, directeur de Promotion Santé Suisse.

Si le nombre de personnes en surpoids continue à grimper au même rythme que jusqu’ici, les coûts prendront eux aussi l’ascenseur ces prochaines années, souligne Thomas Zeltner.

Sensibiliser et informer

Pour inverser la tendance, le remède est simple. Il faut parvenir à responsabiliser la population en la sensibilisant à l’importance d’une nourriture équilibrée et de l’activité physique.

A cette fin, l’OFSP et Promotion Santé Suisse ont créé «Suisse Balance», il y a deux ans. Les mesures soutenues par cet organisme ont déjà touché près de 100’000 personnes, dont 25’000 enfants.

En collaboration avec La Poste, un timbre spécial vient d’être créé. Frappé de la mention «Suisse Balance – manger sainement et faire de l’exercice pour rester en forme», il sera en vente dès le 7 septembre.

swissinfo et les agences

En Suisse, 2,2 millions de personnes présentent un excès pondéral.
En dix ans, le pourcentage d’adultes en surpoids est passé de 30% à 37%.
25% des enfants sont trop gros, soit trois fois plus qu’il y a vingt ans.
En 2001, les frais liés au surpoids ont atteint 2,7 milliards de francs.

– L’OFSP et Promotion Santé Suisse ont créé «Suisse Balance», il y a deux ans.

– Le but est de sensibiliser la population à l’importance d’une nourriture équilibrée et d’une activité physique régulière.

– 100’000 personnes, dont 25’000 enfants, ont déjà bénéficié des mesures soutenues par cet organisme.

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