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Un Tour de France sous haute surveillance

L'édition 2007 du Tour de France a été marquée par plusieurs scandales de dopage. Cette année, la Grande Boucle n'aura plus droit à l'erreur. Keystone

Dix ans après 'l'affaire Festina' et un an après les scandales de l'édition 2007, le 95ème Tour de France se doit de vivre trois semaines sans dérives liées au dopage. Car la plus grande épreuve cycliste du monde est sous perfusion.

Depuis dix ans et l’officialisation du dopage au sein du peloton, le monde du vélo peine à tourner rond. Et le conflit larvé de ces derniers mois entre les organisateurs du Tour et la Fédération française de cyclisme (FFC) d’un côté et l’Union cycliste internationale (UCI) de l’autre n’est pas là pour améliorer les choses.

Au centre de la discorde, la liberté des organisateurs de l’épreuve d’inviter les équipes de leur choix, des questions de sanction à l’encontre de la FFC et les informations sur les coureurs en matière de… dopage.

Aux dernières nouvelles, les données du passeport biologique (voir encadré) mis en place par l’UCI ne pourront ainsi pas être utilisées par les autorités antidopage françaises responsable du contrôle sur la Grande Boucle.

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a réagi en annonçant qu’elle allait rechercher pour la première fois l’hormone de croissance et que les tests concernant l’EPO se feront de manière routinière. Près de 200 tests ‘surprise’ sont prévus. Question de crédibilité.

Sans les anciens vainqueurs

Les principaux animateurs de la Grande Boucle des années précédentes sont en effet absents pour cause de dopage.

A commencer par l’Américain Floyd Landis, vainqueur en 2006 mais convaincu de dopage à la testostérone, déchu de son titre et suspendu pour deux ans. Il vient d’être définitivement débouté par le Tribunal arbitral du sport qui a confirmé la sentence prononcée initialement par la Cour américaine d’arbitrage.

Mais également le tenant du titre, l’Espagnol Alberto Contador, victime de la non-qualification de sa nouvelle équipe Astana qui paie ses errements en matière d’éthique et l’exclusion de son ancien leader, le Kazakh Alexandre Vinokourov, pour dopage par transfusion sanguine homologue sur les routes du Tour l’an dernier.

Absent de marque également Michael Rasmussen. L’an dernier, le Danois avait été empêché de prendre le départ de la 17ème étape à Pau alors que la victoire finale à Paris ne pouvait plus lui échapper. Coupable d’avoir menti sur ses lieux de préparation, il avait aussi été limogé par son équipe de la Rabobank.

Les Suisses du Tour

C’est donc un peloton clairsemé qui s’élancera de Brest le 5 juillet. Parmi les 180 coureurs qui le composeront figurent cinq Suisses.

Le Valaisan Johann Tschopp (Bouygues Telecom), le Zougois Martin Elmiger (AG2R), le Tessinois Rubens Bertogliati (Saunier Duval), Le Zurichois Oliver Zaugg (Gerolsteiner) et le Bernois Fabian Cancellara (CSC).

Ce dernier qui vise l’or du contre-la-montre olympique des Jeux de Pékin n’ira fort probablement pas jusque sur les Champs-Elysées. Son principal souci étant de se préparer au mieux, il devrait abandonner à l’aube de la dernière semaine de course.

C’est en effet durant ces derniers jours que se dérouleront les trois grandes étapes alpines du Tour comprenant, une fois de plus, les cols mythiques du Galibier, de la Croix-de-Fer et de l’Alpe-d’Huez. De manière générale, le parcours a été bien modifié.

«J’ai une seule ambition: que les gamins puissent rêver du Tour comme le Tour m’a fait rêver. (…) Tout est fait pour éviter ce qui s’est passé l’année dernière», déclare le directeur de la plus grande course du monde dans un entretien accordé à l’Agence France Presse (AFP).

«Il faut retrouver le sport, retrouver la crédibilité, les grandes envolées, du suspense, un scénario moins stéréotypé. Je compte beaucoup sur la première semaine du Tour qui est atypique par rapport aux dernières années, sans prologue, sans bonifications.»

swissinfo, Mathias Froidevaux et les agences

Du samedi 5 au dimanche 27 juillet 2008, le 95e Tour de France comprendra 21 étapes (10 de plaine, 5 de haute montagne, 4 accidentées et 2 contre-la-montre individuels) pour une distance d’environ 3’500 kilomètres.

Vingt équipes composées de 9 coureurs seront au départ. Le dossard numéro 1, traditionnellement réservé au tenant du titre, sera porté cette année par le coureur classé dernier l’an dernier, l’Australien Cadel Evans.

Le programme du passeport biologique a été lancé par l’Union cycliste internationale cette année. D’abord associée, l’Agence mondiale antidopage (AMA) s’est finalement retirée du projet.

C’est le Laboratoire de Lausanne qui est chargé de ce programme dans lequel les profils hématologiques et stéroïdiens des coureurs de 35 équipes (dont 18 du Pro Tour) sont étudiés de manière non plus directe mais indirecte: ce ne sont pas des substances qui sont recherchées mais leurs effets sur les métabolismes.

Il s’agit d’un dépistage individualisé réalisé à l’aide d’un logiciel qui tient compte de différents paramètres (par exemple âge ou origine du coureur…)

Ce programme coûte 5,2 millions d’euros et les équipes y contribuent à hauteur de 120’000 euros par année.

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