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Un vrai roman d’espionnage

Les contacts des services secrets suisses avec l'Afrique du Sud remontent à l'époque de la guerre froide. Peter Regli y a participé depuis le début des années 80.

Rappel chronologique des principaux faits.

1981 – Alors chef du Service de renseignements des troupes d’aviation, Peter Regli organise des échanges secrets de pilotes avec l’Afrique du Sud sur mandat du commandant Arthur Moll.

1986 – Selon Chris Thirion, ancien chef des services secrets de l’Afrique du Sud, ces derniers conviennent avec leurs homologues suisses d’échanger des informations sur les armes chimiques.

25 janvier 1988 – Wouter Basson, chef du programme sud-africain d’armes chimiques et bactériologiques (programme «Coast») et le général Lothar Neethling rencontrent à Berne des représentants du laboratoire AC de Spiez. Selon Basson, la réunion aurait été arrangée par Jürg Jacomet.

1989/90 – Fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud.

1990/91 – Peter Regli devient chef du Groupe des renseignements de l’armée, d’abord à titre intérimaire.

Octobre 1992 – Selon Wouter Basson, Jacomet l’aide à se procurer une demi-tonne de drogue Mandrax en Russie. Il l’accuse d’avoir détourné 1,4 million de dollars à cette occasion.

Décembre 1992 – Le gouvernement sud-africain stoppe le programme «Coast».

3 avril 1993 – La délégation des commissions de gestion (CdG) des Chambres fédérales constate que les échanges de pilotes répondaient à des besoins militaires. La Suisse n’a violé ni le droit de la neutralité ni d’autres obligations internationales.

Décembre 1993 – Basson est brièvement détenu à Bâle à cause d’opérations financières douteuses.

1994 – Regli ordonne l’achat de deux missiles sol-air russes SA-18. Ses supérieurs et le conseiller fédéral Kaspar Villiger sont au courant.

1996/97 – La délégation des CdG examine des rumeurs de contacts entre les services de renseignements suisses et l’Afrique du Sud, mais ne trouve pas motif à agir.

8 octobre 1998 – Jürg Jacomet meurt d’un cancer à Zurich.

Mars 1999 – Le journaliste Jean-Philippe Ceppi, qui enquête pour la Télévision suisse romande sur les relations entre la Suisse et l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid, est détenu trois jours au Cap.

11 août 1999 – Dino Bellasi, un subordonné de Peter Regli, est arrêté pour détournements. Il reviendra sur ses premières déclarations selon lesquelles son chef l’a chargé de monter un service de renseignements secret.

1er décembre 1999 – La délégation des CdG lave Regli du reproche d’avoir participé au programme d’armes biologiques et chimiques de l’Afrique du Sud.

20 mars 2000 – A la demande de Peter Regli (56 ans), le Conseil fédéral le met à la retraite anticipée pour la fin de l’année.

2 juillet 2000 – L’Afrique du Sud livre au Ministère public de la Confédération des documents relatifs à l’affaire Basson, notamment sur la société bâloise Medchem, qui aurait eu des contacts avec les services secrets sud-africains.

2 novembre 2001 – Le conseiller fédéral Samuel Schmid confie au professeur Rainer Schweizer une enquête administrative sur les relations de Regli avec l’Afrique du Sud.

11 avril 2002 – Un tribunal sud-africain acquitte Wouter Basson de 46 chefs d’accusation, dont ceux de meurtres, conspiration, corruption et trafic de drogue.

swissinfo avec les agences

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